L’émir star d’Al-Qaïda

Redaction

Pour son dernier numéro de 2009, l’hebdomadaire français, Bakchich Hebdo, a publié une liste des plus grands bandits de la planète dont les faits et les méfaits ont fait les gros titres de la presse durant l’année écoulée.Que ce soit Berlusconi, Kouchner, Madoff, Chirac ou encore Leila Ben Ali, la première Dame de Tunisie, l’hebdomadaire dresse pour chacun d’eux un portrait sur mesure, sur un ton moqueur et non sans une bonne dose de mauvais esprit.

Pour l’Algérie, Bakchich Hebdo a décerne le prix de « la meilleure barbe » de l’année à l’émir algérien Abdelmalek Droukel, le bandit qui est passé maître dans le ramassage des rançons payées pour la libération des otages. Un vrai cauchemar pour les services secrets algériens et français.

Portrait

Il est le cauchemar de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), la bête noire des services secrets algériens et le nouveau chouchou des grands bandits de la galaxie Al Qaïda : Abdelmalek Droukel, l’émir d’Al-Qaïda dans les pays du Maghreb Islamique, est définitivement la star 2009 du djihadisme international. Élu « meilleure barbe » de l’année ! De l’Afghanistan à la Somalie, du Yémen à l’Irak, les décideurs qui comptent dans l’organisation de Ben Laden chantent ses louanges.

Qui aurait pu croire que cet ancien étudiant en électronique au look intello connaîtrait une telle destinée ? Le jeune quadra a d’abord le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) et s’est avéré, contre toute attente, un stratège hors pair. Ouvrier de la transformation de son organisation en branche d’Al-Qaïda fin 2006, il a réussi à faire passer un groupe moribond, cantonné au seul maquis algérien, à une holding florissante avec filiales tout au long de la zone sahélienne.

Pendant qu’il continuer à occuper ses hommes sur le terrain algérien contre les forces de sécurité à coup d’assauts renouvelés, l’émir fédéré. Ses brigades repliées dans un coin du sahel aux frontières mauritaniennes, maliennes et nigériennes, ont désormais cartes blanches pour opérer en son nom.

En 2007, les responsables du rallye Paris-Dakar avaient préféré annuler la course plutôt que s’aventurer sur ses terres. Cette année, il fait plus fort. De ses erreurs tactiques, le terroriste, parmi les most wanted traqués par Interpol, a tiré les leçons : plus questions de cibler des civils comme lors de la vague d’attentats kamikazes qui avaient ensanglanté Alger en 2007. Mais en faire des otages, lorsqu’ils sont des « mécréants » occidentaux, et bien hallal.

Et un vrai bon business : les rançons versées pour la libération des otages européens enlevés aux portes du Sahara tout au long de l’année se chiffrent en millions d’euros.

Cocorico ! L’émir, qui a déjà revendiqué l’attentat contre l’ambassade de France en Mauritanie en août, l’enlèvement de l’humanitaire Pierre Camatte au Mali en novembre, a promis de « faire payer la France » si le port de la burqa y était interdit.

Et le barbu d’établir à son tour sa liste de bandits : pour lui, le président Sarkozy est définitivement le meilleur d’ente eux.

Anne Giudicelli

Bakchich Hedo

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