La disparition de l’Arctic Sea intrigue le monde : Un polar en haute-mer

Redaction

b Le mystère de l’affaire du cargo Arctic Sea reste entier. Depuis une quinzaine de jours, le suspense tient en haleine le monde entier. En l’absence de témoignages des membres de l’équipage du cargo «fantôme», les hypothèses les plus farfelues voient le jour pour expliquer la mésaventure de ce navire battant pavillon maltais. Les avis des observateurs divergent sur les causes de cette affaire, mais tous sont d’accord sur le fait que le détournement de ce cargo n’est pas un acte de piraterie traditionnelle.

Les assaillants étaient très bien informés sur la trajectoire du navire. Ils avaient surtout très bien préparé leur coup ce qui fait dire à des analystes que le détournement de ce cargo porte la signature des services de renseignements. Il n’y a pas l’ombre d’un doute, les ravisseurs disposaient d’un soutien logistique performant. Ils s’étaient bien entrainés sur l’abordage de navire en haute mer, une tâche des plus ardues pour de simples pirates vue que l’Arctic Sea est un bateau de 100 mètres de long avec un équipage expérimenté d’une quinzaine de marins russes. Officiellement le cargo transportait du bois vers le port de Bejaia, toutefois les supputations vont désormais bon train et tournent à la suspicion d’un possible transport secret d’armes ou d’autres technologies militaires de la Russie. Il pourrait aussi s’agir d’un règlement de compte commercial ou mafieux, ou encore d’une affaire d’Etat. Genèse d’une affaire qui continue de défrayer la chronique. Le 23 juillet dernier le bateau quitte la Finlande avec une cargaison de bois d’une valeur d’un peu plus d’un million d’euros. Le 24 juillet, il est abordé par une dizaine d’hommes masqués qui s’étaient présentés comme des policiers.

Les ravisseurs avaient pris en otage l’équipage avant de passer au peigne fin le cargo. Après une prise d’otages de plusieurs heures, le commando quitte le navire pour s’évaporer dans la mer baltique. Quelques jours après, le commando revient à la charge au large des côtes espagnoles, mais cette fois-ci il décide de dévier la trajectoire du navire vers le sud de l’Atlantique. Après deux semaines sans nouvelles, le cargo est finalement repéré le 14 août au soir au large de Cap Vert à 740 kilomètres des côtes africaines. Une demande de rançon de 1,5 million de dollars a alourdit le mystère autour de ce cargo. L’imbroglio total persiste.

La demande de rançon

Qui est derrière cette prise d’otage spectaculaire dans les eaux européennes pourtant les mieux sécurisées de la planète? Pourquoi cibler un cargo transportant une simple cargaison de bois? Que veulent les ravisseurs? Pourquoi ils avaient changé de trajectoire? Autant de questions qui taraudent les esprits des enquêteurs. Pour nombreux analystes cette demande de rançon n’est en fait qu’une diversion faite par les ravisseurs pour faire croire à un simple acte de piraterie, les enjeux de cette affaire seraient plus importants qu’une rançon de 1,5 million de dollars. La thèse la plus plausible est que les ravisseurs étaient venus rechercher quelque chose sur le cargo.

Après une première fouille fait à la va vite, le commando décide de libérer le navire. Quelques jours plus tard, les ravisseurs reviennent à bord avec la conviction que la marchandise (armes, stupéfiants ou argent…) se trouvait sur le bateau. Voulant avoir plus de temps pour fouiller le cargo, ils décident simplement de dévier la trajectoire du cargo loin des routes maritimes internationales et surtout loin des côtes européennes pour éviter une intervention des forces navales. «La demande de rançon n’est qu’un leurre sinon pourquoi les ravisseurs avaient attendu tous ce temps pour réclamer de l’argent», s’interroge cet observateur. Le flou entourant cette prise d’otage, entériné par la communication ésotérique de toutes les autorités concernées, va continuer d’attiser toutes les spéculations.

B.M.
Avec Le Financier