C’était dans l’air il y a quelques mois, désormais c’est officiel : une équipe policière, composée de 50 cyber-enquêteurs formés et mobilisés sur la Toile, vient d’être créée par la Direction générale de la sûreté nationale, apprend-on auprès de sources concordantes. Ces 50 agents représentent, en fait, le premier noyau de ce qui est appelé la Police d’Internet, un organisme de sécurité chargé officiellement de garantir la sécurité du pays contre les dangers cybernétiques et protéger les enfants et les adolescents des dérives du Net.
Ces 50 agents cyber-enquêteurs ont bénéficié de plusieurs formations dans le domaine, notamment aux États-Unis et en France dans le cadre de la coopération avec Interpol. Officiellement, leur principale mission consiste à surveiller les sites qui menacent la sécurité du pays. Et c’est là où réside justement le hic, cette notion étant souvent brandie chez nous pour restreindre les libres individuelles et collectives.
Internet, le seul espace qui échappait jusqu’à présent au contrôle de l’Etat, sera sans doute rattrapé par le rouleau compresseur du système policier et les dérapages ne sont pas à exclure.
En effet, l’Algérie semble davantage avoir besoin d’une Police de proximité et de renforcer sa sécurité urbaine de plus en plus dégradée au lieu de s’attaquer au Net. Dans les pays développés, ce genre de Police est, généralement, chargée de surveiller les téléchargements illégaux sur la Toile, les sites à caractère pédophile et les sites faisant l’apologie du terrorisme. En Algérie, on avance la protection des enfants et des adolescents pour justifier la création d’une telle Brigade, bien qu’aucun des points cités ne concerne vraiment notre pays. Bloggeurs, Youtoubeurs et autres, vous êtes prévenus : Big Brother garde désormais un œil sur vous.
Hicham A.