Lakhdar Brahimi : « Il faut relancer la culture de la tolérance en Algérie »

Redaction

Le diplomate algérien, conseiller du Secrétaire général de l’ONU, Lakhdar Brahimi, a estimé samedi à Sétif qu’il est important de « relancer la culture de la tolérance afin d’accepter l’avis de l’autre et de respecter les libertés ». Sans cette culture, les réformes annoncées par Abdelaziz Bouteflika risque de se solder par un échec, a-t-il estimé. Cependant, il a relevé que ces réformes peuvent « répondre à toutes les préoccupations du peuple algérien ». S’exprimant au cours d’une conférence au 2è pôle universitaire de cette ville, à l’occasion du 55ème anniversaire de la grève estudiantine du 19 mai 1956, Lakhder Brahimi a souligné que ces réformes, « dont (il) a pris connaissance dans leur intégralité, n’excluent personne et prennent en compte tous les vœux du peuple algérien ».

Le diplomate algérien, invité par l’association des anciens élèves des lycées Malika-Gaïd et Mohamed-Kerouani, s’est par ailleurs attardé sur les développements historiques enregistrés dans le monde entre le 8 mai 1945 et le 19 mai 1956, et leurs implications sur l’Algérie, mettant en exergue la mobilisation assurée par le FLN lors de la grève des étudiants.

Devant une assistance nombreuse, M. Brahimi, a explicité les évènements ayant favorisé le déclenchement de la Révolution armée et contribué directement au recouvrement de l’indépendance nationale, affirmant au passage qu’un peuple « sans passé ne peut revendiquer ni présent, ni avenir ». Il a également abordé les principales étapes de la lutte du peuple algérien pour son indépendance, de la première guerre mondiale, au cessez-le-feu du 19 mars 1962, puis de l’indépendance à la chute du Mur de Berlin en 1989. Abordant la question palestinienne, M. Brahimi a estimé que l’instance onusienne s’est « quelque peu écartée de son rôle dans le traitement de cette cause », tandis que les États-Unis « ont pris sur eux de parler de la Palestine et d’informer la communauté internationale sur tout ce qui s’y rapporte ». Il y a une « résignation arabe devant le fait accompli », a-t-il ajouté, considérant qu’à « la faiblesse palestinienne s’ajoutent la puissance d’Israël et la défaillance arabe ». « Tout cela a conduit à la situation actuelle en Palestine », a-t-il encore indiqué, estimant que le soutien arabe à la cause palestinienne « demeure en deçà des attentes ».

RAF

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