L’affaire avait fait les choux gras de la presse française: Jean Sarkozy, fils du président a failli décroché le poste de direction de l’EPADà la Défense, le premier quartier d’affaires en Europe, alors qu’il n’a même pas encore fini ses études. « Piston! » s’écriaient ses détracteurs. « Fils à papa! » pouvions nous lire sur les pancartes des manifestations. Mécontents étaient les français, qui voyaient menacé leur principe d’égalité.
Une situation possible en Algérie ? Faut croire que non! En tous cas les chiffres de l’office nationale des statistiques le prédisent : 40,6% des travailleurs algériens ont eu recours à leurs relations personnelles et familiales (comprendre piston) pour trouver l’emploi qu’ils exercent. En effet, dans l’Algérie de 2010, du baril de pétrole à 87 dollars, de l’autoroute Est Ouest, « 15% des algériens en âge de travailler sont au chômage » selon la mission du FMI en Algérie. Les autres, les privilégiés, ils n’ont qu’à compter sur papa et maman!!!
Et vous, travail, étude, formation logement comment faites vous ??
Lotfi, employé dans une imprimerie:
« Moi personnellement j’habite la Capitale. A part les histoires de transferts dans les universités, les filières, etc, j’ai jamais vraiment été face à un problème de corruption, mais j’en ai tout le temps entendu parlé. Cela dit pour trouver un logement, ce fut le cauchemar. Le seul appartement abordable que j’ai trouvé c’est grâce à un proche qui m’a fait « un prix d’ami » comme on dit.
Fatma, Notaire:
Moi, une fois un ami m’a parlé d’un travail dans une grande entreprise. Je venais de finir mes études et je cherchais du boulot, j’étais plutôt contente. Mais il y avaient des conditions. Alors que je m’attendais à ce qu’on me parle de mon niveau d’étude, de mes capacités, etc. Quelle fut ma surprise lorsqu’on m’a parlé d’argent. Je devais payer pour prétendre au poste. Au sujet des logements, c’est la folie. C’est clair il y aura de moins en moins de propriétaire en Algérie.
Tarek, Cadre associatif:
J’ai participé à une caravane dans l’Ouest, l’été dernier. Lors de ce voyage riche en expériences, j’ai eu à rencontrer plusieurs catégories de gens, des vieux, des jeunes, des étudiants, des chômeurs, des travailleurs, et ils avaient tous un seul mot à la bouche, el Harga!!!
J’étais étonné, même les brillants étudiants, les pères de familles qui avaient une vie bien rangée parlaient de partir. Pourquoi ? El Hogra me disaient-ils. El Harga pour éviter el Hogra.
« Nous avons marre de devoir payer parfois même pour de simples papiers d’état civil » d’indigent-ils. Franchement je pensais pas que ce n’était encore possible en 2009. Apparemment si. Et les associations locales en savent d’avantage.
« Dés que nous sortons des villes, c’est la loi du plus fort qui prédomine » m’ont-elles déclaré. Et cela depuis tout le temps surtout à l’Ouest.
Amar, enseignant à la retraite:
Je fais face à la corruption tous les jours. Mais c’est parce que les gens sont laxistes. Il faut dénoncer ces pratiques, les combattre. Même les techniciens de l’internet, ou du téléphone me demandent en des termes à peine voilé parfois de « tchipa ». Je les remets à leur place.
Kha_Louna