Les partis de l’Alliance présidentielle ont condamné, mercredi à Alger, l’ingérence étrangère dans les affaires internes de l’Algérie. A cet égard le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a affirmé, lors d’une réunion de coordination des partis de l’Alliance présidentielle, que plusieurs Etats voient actuellement en les pays arabes « un terrain d’expérimentation de modèles de démocraties qu’ils veulent leur imposer ». « Ces Etats qui emploient la politique des deux poids deux mesures veulent amener nos pays à adopter des positions qu’ils considèrent démocratiques », a-t-il dit. M. Belkhadem a appelé a « être plus vigilant face à ce qui nous vient de l’extérieur ».
De son côté, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a rappelé que dans les années 90 alors que « l’Algérie était au plus mal et que les Algériens étaient en proie aux tueries personne ne s’est manifesté ». « Qu’ils n’attendent pas que nous prêtions une quelconque attention à leurs ordres » a-t-il martelé, soulignant que « les Algériens sont libres dans leur pays et n’acceptent d’ordre de quiconque ».
Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Aboudjerra Soltani, a rappelé, de son coté, que « l’Algérie a versé dans les années 90 un lourd tribut et n’est nullement disposée aujourd’hui à payer des frais supplémentaires pour faire plaisir à certains surenchérisseurs ». « Elle jouit de sa propre expérience dans la gestion des crises « , a-t-il ajouté.
Les pays étrangers doivent faire preuve de retenue avant de prodiguer des conseils à l’Algérie
ALGER – Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a appelé, mercredi à Alger, les pays étrangers qui « veulent prodiguer des conseils à l’Algérie, à faire eux même preuve de retenue ». Intervenant lors d’une conférence de presse organisée à l’issue de la réunion de coordination des partis de l’Alliance présidentielle à l’occasion du 7e anniversaire de sa création, M. Belkhadem a fustigé la position de l’Administration américaine qui a appelé les forces de sécurité algériennes à la retenue après la marche non autorisée du 12 février, lui signifiant d’en faire de même. Dans ce contexte, M. Belkhadem a rappelé les évènements de Los Angeles survenus il y a quelques années sur fond de comportement raciste de la justice américaine et qui ont fait plus de 100 morts suite au déploiement de 4.500 marines et plus de 22.000 policiers.
« Ils doivent faire preuve de retenue eux-mêmes avant de prodiguer ce conseil aux autres, et à ceux qui en ont fait l’écho je rappelle les évènements survenus en banlieue parisienne et dans les grandes villes de France », a-t-il martelé. « Je voudrais rappeler à ceux qui veulent nous donner des conseils qu’en Algérie, pas une seule balle n’a été tirée et pas une grenade lacrymogène lancée » lors des dernières manifestations, a affirmé M. Belkhadem, ajoutant que « la liberté d’expression existe en Algérie, reste à choisir le moyen idoine de l’exercer pour éviter tout dérapage ».
« Nous croyons en la liberté d’expression et en le droit d’organiser des manifestations autorisées dans le cadre de la pluralité des opinions », a ajouté le SG du FLN qui a reconnu la légitimité des revendications soumises relevant toutefois que le désaccord consistait, en premier lieu, en la manière d’exprimer ces revendications. « Nous rejetons totalement tout dérapage qui pourrait conduire à des actes de pillage et de destruction », a-t-il insisté.
A une question sur le droit à l’organisation de marches en dehors de la capitale, M. Belkhadem a répondu que la liberté d’expression était garantie sous réserve de respecter l’ordre public ». Par ailleurs, M. Belkhadem a soulevé la question du traitement des événements survenus en Algérie par des médias étrangers qui « véhiculent telle ou telle thèse sans daigner s’assurer de l’authenticité des informations ». « Leurs fausses allégations ont été battues en brèche par des images et des chiffres », a-t-il souligné. Dans ce contexte, M. Belkhadem a exhorté toutes les parties internes à éviter de ternir l’image de l’Algérie et de dénigrer les efforts consentis aussi insuffisants soient-ils. Il a également mis en garde contre les conséquences des tentatives de jeter les jeunes dans le désespoir.
Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, avait affirmé, plus tôt, que « nul ne peut se détourner des préoccupations de la société quelle que soit la manière dont elles sont exprimées. Le peuple est toujours souverain ». Il a souligné la nécessité de proposer des solutions idoines à ces préoccupations, rappelant par la même les décisions et les mesures urgentes prises lors du dernier conseil des ministres.
Concernant l’appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) à organiser des marches tous les samedis, M. Ouyahia a affirmé que les membres de la coordination « sont libres d’exprimer leurs revendications, mais que ce soit dans le respect des lois et sans dérapages qui pourraient conduire à l’anarchie ».
Le président de la société pour la paix (MSP), Aboudjerra Soltani, a, quant à lui, affirmé que l’Algérie possédait sa propre expérience en matière de gestion des crises saluant les mesures, annoncées récemment, de nature à répondre aux attentes des jeunes. Dressant le bilan de sept années d’activité de l’Alliance présidentielle, M. Soltani a estimé que les résultats étaient insuffisants imputant ce constat à l’absence de coordination. L’action de l’Alliance est concentrée au niveau des systèmes exécutif et parlementaire, a-t-il expliqué.
APS