Large consensus autour du nouveau programme de mise à niveau des PME

Redaction

Doté d’une enveloppe financière supérieure à 380 milliards de DA, le nouveau programme national de mise à niveau des PME fait l’objet d’un large consensus autant des pouvoirs publics que des organisations patronales.

Considéré comme l’un des dispositifs phares de la stratégie de l’Etat pour le développement de l’outil national de production, le programme de mise

à niveau, dont les premières actions seront lancées début janvier, ambitionne de toucher plus de 20.000 PME évoluant dans des secteurs à forte valeur ajoutée, tels que les industries mécanique et électronique, le BTPH, la pêche et les services.

Ce programme consiste à renforcer les capacités de gestion et d’organisation, à améliorer les systèmes de qualité, à former les personnels, et à appuyer les investissements matériels des entreprises bénéficiaires.

Contactés par l’APS, de nombreux responsables d’instances publiques et membres d’organisations patronales, directement concernées par ce programme, se sont déclarés  »satisfaits » des efforts consentis par l’Etat pour le renforcement des capacités de production des PME et le renforcement de leur position sur le marché national notamment.

Ils ont souligné dans ce contexte que le programme est au coeur des démarches de l’Etat pour l’édification d’une économie solide et diversifiée, hors hydrocarbures, et dans laquelle les PME auront à jouer un rôle-moteur, à l’instar de ce qui se passe dans les pays émergents et développés.

Les mêmes responsables ont affirmé, toutefois, que la réalisation des ambitieux objectifs assignés à ce nouveau dispositif, exige une mise en application « ciblée » et « efficiente » de son contenu, afin d’éviter toute déperdition d’efforts humains et financiers.

A cet effet, le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), M. Réda Hamiani, a estimé que « le contenu (du programme) est bien, mais pour

le moment c’est la version théorique », ajoutant que les membres du Forum attendent « avec impatience sa mise application ».

M. Hamiani a indiqué que pour atteindre l’objectif souhaité, le programme doit être mis en oeuvre selon une stratégie « claire » et « opérationnelle » et que les « énormes » ressources financières allouées à ce dispositif parviennent à leurs destinataires, à savoir les PME.

Selon le président du FCE, les ressources humaines doivent être placées au centre de cette mise à niveau, sinon elle n’aura jamais les résultats escomptés. Il a préconisé, dans ce contexte, l’établissement d’un lien « fort » et « direct » entre les universités, les centres de formation professionnelle et les PME.

Il a indiqué, par ailleurs, que le report à 2020 du démantèlement tarifaire prévu dans l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne, permettra aux entreprises nationales de mieux se préparer à l’accession à la zone de libre échange, prévue par cet accord.

De son côté, M. Slim Othmani, un des fondateurs de l’association professionnelle « Care », a affirmé que « les montants financiers importants annoncés dans le cadre de ce nouveau programme sont au niveau des ambitions de l’Algérie ».

M. Othmani, qui est également membre de la  »Taskforce » initiatrice du Code de la bonne gouvernance des entreprises, a estimé, en outre,

que les pouvoirs publics doivent « cette fois-ci éviter de commettre les erreurs qui ont conduit les programmes précédents à l’échec, telles que la lenteur de la mise en oeuvre et les procédures bureaucratiques ».

Il a appelé, dans ce sens, à une mise en application « flexible » et « rapide » du nouveau programme qui témoigne selon lui, d’une réelle prise de conscience des pouvoirs publics de l’impératif de contribuer au soutien et au développement des PME.

« Il ne doit plus être question dans le cadre du nouveau programme d’étaler une seule action de mise à niveau sur 18 et 24 mois. Le nouveau dispositif doit être basé sur des actions ciblées et rapides », a-t-il ajouté.

M. Abderahmane Benkhalfa, délégué général de l’Association des banques et des établissements financiers (Abef) a estimé, quant à lui, que le programme de mise à niveau annoncé est un programme d’envergure par ses axes et ses moyens financiers.  »Ce programme est, selon lui, intéressant aux yeux des banques », puisqu’il tend à rendre les entreprises plus fortes et donc plus solvables.

 »Une mise en oeuvre soutenue du dispositif permettra une plus grande mobilisation des capacités financières des banques », a-t-il affirmé.

Pour sa part, le président du Conseil national consultatif pour les PME (Cnc-pme), M. Zaïm Bensaci, a appelé les différents intervenants dans le domaine entrepreunarial, avec ses deux composantes publique et privée, à rallier et à soutenir ce programme, qui selon lui, va insuffler une dynamique de l’outil national de production et de réduire par conséquent les importations.

 »La mise à niveau doit être perçue comme un processus global », qui concernera tous les secteurs d’activité et agir directement sur l’environnement des entreprises (administration, banques…etc).

Le directeur général de la promotion des PME au ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, M. Ammouri Brahiti, a fait savoir, de son côté, que les premières actions de mise à niveau seront menées par l’Agence nationale de développement des PME (Andpme).

La tâche de prise en charge des adhésions des entreprises intéressées par ce programme de mise à niveau des PME a été confiée aux délégations régionales de l’Andpme, en collaboration avec les directions de wilaya et les centres de facilitation.

M. Brahiti a estimé, dans ce sens, que ce programme s’inscrit dans la stratégie de l’Etat visant le développement du tissu industriel national, ainsi que l’amélioration de sa participation dans la création d’emplois et de richesses.

APS