Le cas Soltani

Redaction

Par Nassim Brahimi

Soltani fait partie d’une espèce politique typiquement algérienne. C’est le genre d’homme qui pourra vous dire, avec une candide franchise, que votre vote importe peu. C’est aussi le genre d’homme qui peut accepter d’assumer un ministère sans portefeuille, autre bizarrerie propre à l’Algérie.

Même pire, Soltani a réalisé l’exploit de démissionner d’un poste qu’il n’a jamais occupé. On appelle ça le management par procuration. Donc, au pays des merveilles, il y a des ministres qui ne font rien, des ministres qui le font à l’envers et d’autres qui ne sont même pas obligés de ne rien faire et qui trouvent, quand-même, le moyen d’y démissionner.

C’est extraordinaire, n’est-ce pas ?

Pour reprendre ces termes fidèlement, Soltani s’est adressé au Président afin qu’il le «décharge» de sa fonction, qui, rappelez-vous, n’existe pas (le poste existe, pas la fonction). Ce dernier devra le faire, peut-être même qu’il y songeait depuis quelques-temps.

Aboudjerra, fervent défenseur de l’islam politique (enfin, à supposer qu’il ait une vision politique), n’a trouvé aucune gène ni remord à bénéficier, des années durant, des avantages d’un statut qu’il n’a jamais occupé. Contraint de choisir entre le pire et le moindre mal, Soltani nous dit qu’il souhaite se consacrer pleinement à son MSP, au bord de l’implosion.

La météo nationale voulant que rien ne soit décidé sans l’aval du Système, Aboudjerra devra, à travers cette épreuve, mesurait son poids au sein de l’équation politique. Même si au fond tout le monde sait qu’il ne fait que remplir une partie du décor. On sait déjà à quoi ressemble le MSP avec Soltani à sa tête : au FLN, au RND, au PT et aux comités de soutien.

Reste à savoir à quoi ressemblera le gouvernement sans Soltani.
Tout ceci, en attendant le cas Blekhadem, lui aussi, ministre sans intérêt concret.
N.B.

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