Le dérapage de Kouchner

Redaction

Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a de nouveau dérapé en évoquant les relations tendues entre Paris et Alger en estimant qu’il est difficile de parler avec les actuels dirigeants du pays. Cette sortie médiatique n’étonne pas les Algériens dans la mesure où il a toujours eu dent contre le Front de libération national depuis l’indépendance en 1962.

« Nos rapports avec l’Algérie ont été à ce point sentimentaux, violents et affectifs que tout est difficile et douloureux. L’Algérie a été vécue comme française en France, quand elle était une colonie de peuplement » a-t-il estimé, oubliant que 132 ans de colonisation n’ont jamais réussi à dissuader les Algériens de se battre jusqu’au bout pour recouvrer leurs droits à la liberté et à l’indépendance. Le projet de loi déposé par les 125 députés issus du FLN, du RND et du MSP au niveau de l’APN, a été une réponse à ceux qui croient toujours à l’Algérie française.

Ce projet, une fois adopté, incriminera les crimes commis par la France et permettra à l’Algérie d’aller devant les tribunaux internationaux pour punir les auteurs des crimes coloniaux.

Seules la repentance et la reconnaissance des crimes empêcheront l’adoption de projet de loi, même si la France continue d’exercer des pressions pour éviter une condamnation internationale. Ce projet est une réponse à celui adopté par l’assemblée nationale française le 23 février 2005, glorifiant la colonisation française en Algérie.

Dans sa déclaration d’hier au journal « Le journal de dimanche », Bernard Kouchner n’a omis de défendre la décision française d’inclure l’Algérie dans la liste des pays à risques terroristes.

« C’est une norme de sécurité et l’Algérie n’est pas seule en cause. Les Algériens sont choqués, et c’est vrai qu’ils se battent courageusement contre El Qaida. Mais nous appliquons des règles de sécurité » a-t-il dit, reconnaissant que l’Algérie se batte courageusement contre le terrorisme, mais il ne s’est pas empêché de négocier avec les ravisseurs pour libérer l’otage français détenu par El Qaida au Maghreb, en libérant quatre terroristes de prison.
Il a également oublié qu’inscrire l’Algérie sur la liste des pays à risque, relève de la mauvaise foi de la France vis-à vis d’un éventuel accord d’exception qui permet la libre circulation des biens et des personnes. Sur ce plan, l’Algérie a le droit absolu de réciprocité pour défendre sa souveraineté nationale.

A travers ces négociations avec les ravisseurs, Bernard Kouchner veut saborder le projet algérien déposé devant les Nations Unis pour l’interdiction du paiement des rançons au profit des terroristes. Kouchner a également oublié que l’Algérie est l’un des premiers pays à lutter contre le terrorisme au moment où la France les hébergeaient et les finançaient. Il a fallu attendre le 11 septembre pour que la France réagisse en courant derrière le Etats-Unis. Même les attentats de Paris en 1995, n’ont pas fait d’effets sur d’éventuelles réactions de la part des autorités françaises.

Questionné sur la réaction de la France sur l’usage par l’Etat impuni d’Israël des passeports français pour éliminer l’un des chefs de la résistance palestinienne de Hamas, en l’occurrence El Mahboub, à Dubai, le chef de la diplomatie française n’a pas condamné l’acte, mais l’utilisation de faux documents.

Mehdi M. (Paru sur Le Patriote)

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