Le Dinar Algérien victime de la gestion administrée

Redaction

Cette monnaie si précieuse à chaque algérien qui se désole pour sa dépression et sa position chancelante, en ce moment, après avoir connu des péripéties peu commodes depuis plus de quinze ans. Ce qui n’a pu faire décrocher sérieusement l’attention de tous les gouvernements qui se sont succédés, afin d’être gérée convenablement depuis la démonétisation de son encaisse Or. Cela, devait normalement lui permettre d’obtenir une valeur réelle à partir du paramètre de l’offre et la demande.
La raison est simple. C’est que sa gestion n’a pas été adaptée à la nouvelle donne économique, ce qui aussi, n’a jamais été le cas avec le maintien de l’ancien système de la gestion administrée. Ainsi, le dinar aurait été dès le départ protégé, si on avait déconseillé aux experts du FMI l’expérimentation de la procédure du fixing en se servant de l’Algérie comme un véritable laboratoire.

L’Algérie, comme laboratoire de la méthode ‘’fixing’’ imposée par le FMI

En effet, pendant la période sanglante du début des années 1990, la solution préconisée par cette organisation internationale avait un sens, par le fait de museler le dinar par la procédure du fixing, pour pouvoir accroître le volume des échanges qui était l’unique façon d’être en mesure de faire face à des dépenses imprévues causées par le terrorisme. Telle que la reconstruction de ce qui a été détruit, ainsi que l’indemnisation des victimes de la décennie noire.
Surtout que pendant cette période houleuse, le dinar après avoir perdu sa couverture Or, ne pouvait retrouver son équilibre qu’à partir du seul paramètre qui est celui de l’offre et de la demande. N’empêche qu’on a renforcé cette monnaie, par une autre couverture qui est celle du dollar comme, paramètre pivot, pour la cotation du dinar.
Cependant, après le retour au calme et le départ inopiné des experts du FMI qui étaient les premiers ciblés par le terrorisme, les monétaristes algériens, sachant que le retour à la garantie Or, selon l’engagement pris par les accords de la Jamaïque, était impossible. Ils devraient donc, dans de telles circonstances, procéder à l’usage de l’offre et de la demande, en libérant définitivement le dinar de son carcan qui est le fixing.
Dans ce cas de figure il ne fallait pas garder cette procédure dont l’effet inverse a fait chuter par la suite le dinar à une allure vertigineuse. Surtout, par le fait d’avoir utilisé plusieurs paramètres de régulation à la fois. Telle que l’augmentation des taux d’intérêt, la libéralisation du commerce extérieur, la ponction sur des liquidités etc. Dans ce cas de figure, l’idéal aurait été de les expérimenter un par un pour ne réagir que d’après chaque résultat obtenu.
A cela, s’ajoute la gestion assistée qui a été maintenue pour porter de graves préjudices. Ainsi le Conseil de la Monnaie et du Crédit étant l’instance monétaire suprême du pays, doit rendre compte actuellement de l’état de santé d’un dinar qui depuis quinze ans a perdu, autant de fois de sa valeur.

Les conséquences de la décennie noire

Ce qui mène à poser la question, comment cela a pu arriver à un pays si riche, que des voisins ont su conserver pendant la même période la parité de leur monnaie, grâce au taux de rendement obtenu par leur travail malgré des revenus modestes.
En 1999, 85 DA pour 1$, est passé à 70 DA en avril 2007 où il avait connu un léger redressement dû, tout simplement à l’embellie des cours du baril de pétrole, ayant permis de constituer une réserve en devises jamais égalée dans l’histoire du pays.
Aussi les importations qui étaient de 9 milliards de $ en 1999, avaient atteint le seuil de 22 milliards de $ fin 2006, en 2007, elles ont dépassé les 30 milliards $, et en 2008, les 40 milliards de $, selon le communiqué de la Banque Centrale.
Cette augmentation du volume des importations n’a eu aucune incidence fâcheuse sur la parité du dinar, à part le léger redressement qui n’est d’aucune signification majeure pour le dinar par rapport aux autres devises.
Par le fait de n’avoir pas encore engagé une politique cohérente du redressement du dinar qui vient de subir des secousses avec la dernière augmentation des produits de consommation suivie de celle des salaires qui ne sauraient être la panacée pour la sauvegarde des pouvoirs d’achat du citoyen.
Parmi les nombreuses mesures d’accompagnement de prise en charge, la mise en place d’un éventuel redressement du dinar, à commencer par la restriction des dépenses qui ne sont d’aucune contre valeur productive. Notamment la rente de certains ayants- droit prévue par les textes en vigueur et qui devait être revue et corrigée. Autrement dit, il s’agit d’une option claire et nette pour des mesures austères. D’autant que cette procédure a été pour la première fois appliquée sur une monnaie. Depuis sa création par la bourse de Paris, elle a été utilisée comme paramètre de régulation des marchés boursiers des valeurs mobilières, après chaque décote où un ratio prudentiel est prévu par le règlement interne des bourses.
Mais il n’en demeure pas moins que pour débarrasser le dinar de tout paramètre encombrant, il faudrait avant tout libéraliser en privatisant d’avantage, et ainsi permettre que l’initiative privée puisse assumer son véritable rôle de gestionnaire, apte à évaluer l’actif et le passif par le biais de cotation sur les marchés, utilisant le principe de l’offre et de la demande.

En revanche, il ne saurait être question de prétendre à un quelconque résultat favorable au redressement du dinar sans le laisser librement flotter. Ce qui serait l’unique façon de déterminer sa valeur réelle par rapport aux autres monnaies.
Et non pas le laisser être muselé par une procédure dépassée qui n’a pu être achevée par des experts du FMI après leur départ précipité en 1993 pour des raisons sécuritaires.
D’autant plus que lorsque l’offre et la demande émanent d’établissements financiers qui sont du même propriétaire, qui est l’Etat. À savoir quand l’offre provient d’une banque publique, elle est automatiquement exécutée par une autre banque publique. Ainsi il est évident que le cours soit fignolé pour être fixé d’avance.
C’est ce que génère une gestion administrée où tout est programmé d’avance. Toujours est-il que depuis, l’Algérie a décidé de liquider sa dette extérieure et d’autofinancer ses projets, faisant suite au constat amer de la mauvaise gestion des réserves en devises, et le gaspillage avec tant de détournement de fonds publics.
Il est évident de s’orienter vers des solutions dont la plus importante semble être celle du redressement du dinar. De qui dépend aussi sa convertibilité pour qu’enfin sa valeur réelle soit définie. C’est ce qui intéresse en premier lieu les partenaires étrangers qui commencent timidement par investir en Algérie. De ce point de vue, il est regrettable que nos monétaristes n’aient pas accordé d’importance à la gestion du dinar et pour le maintien de sa valeur réelle, au lieu de se contenter d’une valeur dépréciée qui dans le change avec un cours à son niveau le plus bas ne fait qu’accroître le volume des recettes pour pouvoir en disposer sans contrôle.

Valoriser la force de travail pour protéger et stabiliser le dinar

C’est ce qui arrange tout le monde, pour ne point lésiner sur des dépenses qui sont souvent improvisées tant que les caisses sont pleines. N’empêche qu’avec un dinar redressé, le pouvoir d’achat du citoyen serait soulagé, et l’appareil productif aurait beaucoup plus de tonus pour produire d’avantage, avec une facture des importations réduite.
Dans cette optique, il convient de se poser la question, de pourquoi le dinar par rapport aux autres monnaies, notamment celles des voisins a-t-il en 17 ans, subi une telle dépréciation, où de 6,50 DA pour 1$ en 1989 avait atteint le cours de 85 DA pour 1$ en 1999.
À partir de cette expérience douloureuse, il était temps que les experts du FMI trouvent la solution qui consiste à un redressement efficace du dinar. D’autant plus qu’ils sont connus pour leurs exploits dans différentes opérations d’arbitrage sur les marchés financiers et boursiers, et où le dollar est la monnaie de référence.
N’empêche que le dinar n’avait aucune couverture depuis la démonétisation de son encaisse Or, à part celle de l’offre et de la demande. Quant au pétrole, qui est un produit non renouvelable, il n’offre qu’une couverture temporaire parce que une énergie non renouvelable. Par contre, la seule matière qui génère une réelle plus- value, comme étant un soutien inconditionnel du dinar ou de n’importe quelle monnaie, c’est celle du travail et rien d’autre.
Donc, son redressement ne repose avant tout que sur le travail, jusqu’à ce qu’il y ait la contrepartie à cent pour cent en travail payé. Et pour compléter cette modeste analyse sur le dinar, on ne peut s’empêcher d’évoquer les nombreux débats organisés ces derniers temps par d’éminents économistes algériens.
Parmi ces orateurs il y a certains qui prétendent détenir la vérité pour proposer des solutions devant aider au redressement d’une situation qu’ils considèrent comme chaotique.
A suivre…
Par Terfous Mohammed

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