Quelque 230 milliards de DA (plus de 3 milliards de dollars) de crédits bancaires destinés au financement, à hauteur de 40 à 65%, de la création de PME-PMI et de mico-entreprises par les jeunes chômeurs, sont actuellement dans les portefeuilles des banques, a indiqué mercredi à l’APS le Délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF). Le montant représente « les portefeuilles existant actuellement dans les banques, la somme incluant les crédits accordés et complètement remboursés, donc sortis des portefeuilles bancaires, est beaucoup plus importante », a précisé Abderrahmane Benkhalfa. Ces crédits, octroyés dans le cadre des dispositifs ANSEJ (pour les moins de 35 ans), CNAC (pour les 35-50 ans) et ANGEM (micro-entreprises), portent sur 150.000 projets « vivants », c’est à dire opérationnels, a-t-il fait savoir.
Le nombre de ces projets, financés « jusqu’à 65% par les banques », enregistre annuellement une croissance de 25% alors que le montant des crédits accordés augmente de 15 à 16% chaque année, selon le même responsable.
Les banques financent donc 40% à 65% des « emplois économiques » au profit des jeunes chômeurs, et ces financements évoluent de 15 à 16% chaque année, a dit M. Benkhalfa. Le président de la République avait appelé jeudi dernier, lors d’un Conseil des ministres, à faciliter l’accès des jeunes entrepreneurs aux crédits bancaires. L’accélération du rythme des financements bancaires en direction des projets validés par l’ANSEJ, la CNAC ou l’ANGEM « est déjà engagée par les banques », affirme M. Benkhalfa.
Le porte parole des banques a appelé, à son tour, les organismes concernés par le soutien de l’emploi à accompagner les jeunes entrepreneurs, non seulement durant le processus de création de leurs entreprises, mais aussi et surtout dans le parcours de « positionnement » sur le marché. « Combien d’entreprises ont fermé parce qu’elles n’ont pas réussi à se stabiliser sur le marché et n’ont pas donc pu répondre à leurs engagements vis à vis des banques », s’est-il interrogé.
Le taux de mortalité des entreprises créées grâce à l’appui des organismes de soutien à l’emploi n’est pas communiqué par les canaux officiels. « Les générations d’entreprises créées ont besoin, selon lui, d’un accompagnement actif, synergique, managerial et commercial pour parvenir à croître et à résister aux différents types de pression exercée par le marché ».
Le Directeur général de la Caisse nationale d’assurance chômage (CNAC), Ahmed Chaouki Taleb avait récemment déploré « les retards » accusés par les banques dans le traitement des dossiers de financement de projets au profit de jeunes promoteurs.
Selon lui, près de 8.000 dossiers inscrits dans les dispositifs ANSEJ et CNAC ont été « retardés » par les banques publiques et environ 400 autres rejetés entre le 1er janvier 2009 et le 30 septembre 2010. Quant aux dossiers traités durant la même période, ils ont dépassé les
44.000 dont plus de 10.578 dossiers par la BDL, 10.087 par la BNA, 8.410 par le CPA, 7.562 par la BEA et 7.409 par la BADR, avait précisé le même responsable. En 2008, le délai de traitement des dossiers des jeunes promoteurs au niveau des banques a été réduit à deux mois. Parmi les raisons des rejets des dossiers avancées par les banques, le secrétaire général de l’ANSEJ, Tahar Chaallal avait évoqué « le manque de certains documents comme l’acte de propriété des terres destinées aux projets d’agriculture ou d’élevage ».
La création d’emploi figure parmi les axes fondamentaux du programme du gouvernement qui projette la création de 3 millions d’emplois dans le cadre du programme quinquennal (2010-2014) ce qui devrait réduire le taux de chômage dans le pays actuellement sous la barre des 10%.
APS