L’immolation par le feu : Cet acte terrible et tragique est devenu l’arme absolue des opprimés et des laissés-pour-compte pour crier leur détresse. Inédit comme mode d’expression, l’immolation par le feu est presque une exclusivité arabe, maghrébine surtout.
Mohammed Bouazizi a ouvert le bal. Ce vendeur ambulant, a qui les sbires de Ben Ali ont voulu couper les maigres vivres tout en l’humiliant, a marqué l’histoire du 21ème siècle en réussissant à accomplir, par son geste désespéré, ce que tous les politiques et opposants ont échoué à faire des années durant.
La flamme, dans tous ses sens, est partie de lui en Tunisie pour allumer cette séduisante révolte de jasmin qui a fini par chasser Ben Ali et son clan du Pouvoir et du pays. Bouazizi est mort, mais son sacrifice n’aura pas été vain. Il est devenu le martyr de la liberté des Tunisien et beaucoup sont prêts à payer cher pour être à sa place.
Depuis, l’immolation par le feu est devenue le geste des sans-tribunes. En Algérie, 5 Algériens ont tenté le même acte pour dénoncer leur condition de vie. En Mauritanie et en Egypte aussi. Pourquoi ? Parce que dans ces pays, le peuple n’a plus rien pour se faire entendre et ne supporte plus sa condition d’esclave.
La première alerte est venue des harrags. Le deuxième nous vient des tentatives de suicide enflammées. Face à eux, l’autisme des responsables prend des proportions légendaires. Le mal est profond et désormais, c’est un feu de changement qui souffle sur la Région. C’est une fatalité presque naturelle qui n’aura que trop tardé.
La old school dirigeante n’est plus en mesure de guider ces peuples et l’appui des occidentaux n’est plus si efficace. La Tunisie nous aura enseigné quelque chose sur ce point.
Hicham A.
