Le Hezbollah libanais met en cause Israël dans la mort d’Hariri

Redaction

Le Hezbollah libanais a publié lundi une vidéo de surveillance israélienne du parcours emprunté par le cortège de Rafic Hariri lors de l’attentat à la voiture piégée qui a coûté la vie à l’ancien Premier ministre libanais en février 2005 à Beyrouth.

Le chef du mouvement islamiste, Sayyed Hassan Nasrallah, estime que les enquêteurs devraient envisager l’hypothèse selon laquelle l’Etat hébreu est derrière l’assassinat d’Hariri.

« Ce que je montre n’est pas une preuve irréfutable, mais cela ouvre la porte à une telle hypothèse. Depuis cinq ans, personne, ni le tribunal de l’Onu, ni l’enquête, ni personne au Liban, n’explore cette piste », déclare Nasrallah.

Les responsables israéliens ne se sont pas publiquement exprimés sur les auteurs possibles de l’attentat suicide commis à l’aide d’une camionnette contenant une charge explosive de 1.800 kg. Pour les commentateurs de la télévision israélienne, les accusations portées contre l’Etat hébreu constituent un moyen de détourner l’attention portée sur le Hezbollah.

« Le mois prochain, une enquête de l’Onu va probablement affirmer qu’Hassan Nasrallah est responsable du meurtre de Rafic Hariri et il est évident qu’il cherche à anticiper cela (en montrant Israël du doigt) », a estimé Shlomi Eldar sur la chaîne Channel 10.

Nasrallah explique que son mouvement a réussi il y a plus de 10 ans à intercepter un signal émis par un appareil israélien de surveillance survolant le Liban et qu’il a récemment visionné plusieurs centaines d’heures de vidéo.

BOULEVERSEMENT POLITIQUE

Dans une présentation de deux heures, Nasrallah montre ce qu’il affirme être un film israélien de la route côtière que le cortège d’Hariri a emprunté entre le parlement et sa résidence dans la partie occidentale de Beyrouth.

Les images qui montrent la route conduisant à la résidence de l’ancien Premier ministre sur les hauteurs à l’extérieur de Beyrouth, ne sont pas datées. Elles ne montrent pas non plus le cortège du chef du gouvernement.

« Je dis que j’ai cet enregistrement et que c’est Israël qui est supposé répondre à la question de savoir pourquoi ils filmaient cette route et pourquoi ils y consacraient autant d’attention au point de la filmer plusieurs fois et sous différents angles », déclare Nasrallah.

Selon lui, un agent libanais travaillant pour Israël surveillait l’endroit la veille de l’attentat qui a tué Hariri et 22 autres personnes le 14 février 2005.

« Si une commission d’enquête sérieuse est mise en place, nous sommes prêts à lui fournir la preuve de la présence de cet agent sur les lieux du crime », a ajouté Nasrallah.

L’assassinat d’Hariri avait provoqué un bouleversement politique au Liban dont les répercussions sont encore perceptibles cinq ans plus tard.

L’Onu a ouvert une enquête qui s’est, dans un premier temps, orientée en direction de Damas, mais les Syriens ont toujours démenti une quelconque implication.

Reuters

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