Que fait Bouteflika ? Rien ! Il s’amuse à nous narguer par ses sorties hitchcockiennes sans odeurs ni couleurs. L’épisode du «discours à la Nation» a bien failli nous surprendre. Il n’a fait que nous tourmenter encore plus et nous conforter dans notre indiscutable incertitude d’un lendemain meilleur.
Depuis bien des années, on commençait à se faire à l’idée que notre Président nous méprisait et ne voyait en nous qu’une bande de «vauriens» sous-alimentés. Bouteflika ne trouvait déjà aucun mal à féliciter «le peuple frère» des Bermudes pour sa fête nationale des requins alors que les Algériens bouillonnaient de colère et de désespoir.
Aujourd’hui, en plein chaos social, «fakhamatouhou» a quand même trouvé le temps d’instruire son inutile ministre du Culte d’organiser un colloque international sur le dialogue des religions, un thème périmé qu’on a ressassé en long et en travers pendant les années 2000.
Quelle lecture faire de cette attitude ? Bouteflika a échoué à placer sa dynastie au Pouvoir. Rattrapé par l’Histoire, il ne veut toujours pas admettre que sa légitimité (historique) est remise en question, tout comme sa politique, qu’on ne peut plus fabriquer des mensonges avec une télé et que la Terre est définitivement ronde et que, de ce fait, elle est bien obligée de tournée chaque jour la page.
Le Président aura pensé à tous, sauf peut-être au cours de l’Histoire que nul ne peut contrôler. Désormais, on ne s’attend plus à ce qu’il marque sa fin de règne par des décisions historiques. Il en est tout simplement incapable.
On se méfie quand même de son crépuscule. Quand on arrive au constat, juste ou erroné, que le peuple ne mérite pas tant de peine, on s’en va, Monsieur le Président. Ne dit-on pas que la folie est de voir le monde tel qu’il devrait être et non tel qu’il est…
Hicham A.