Les catastrophes naturelles sont de plus en plus fréquentes en Algérie Elles touchent les populations algériennes quasiment partout dans le pays. Les débats sur les risques climatiques et les actions employées afin de s’en prévenir, même s’ils ne détrônent pas encore les questions sur le prix de la pomme de terre, font tout de même du chemin. En 10 ans plus de trois inondations, dont les deux dernières ont étonnement eu lieu dans le sud du pays, ont éveillé la conscience des algériens sur des dangers réels qui les guettent, liés au dérèglement climatique planétaire. Pour la première fois, le débat a été porté à l’Assemblée Nationale, et l’équipe gouvernementale en place a été interpellée sur les aspects et les causes des dérèglements climatiques à l’échelle du pays, et les solutions prises en compte. Du coup, une politique de la ville attendue depuis des décennies est entrain de se dessiner dans le nouveau schéma de politique locale officialisé depuis un mois par le nouveau code communal. La reforme de la politique de l’eau est aussi une des réponses attendue comme alternatives à la cacophonie autour de ce sujet primordial qui n’est pas prêt de faire l’unanimité.
Sétif, la propreté en attendant les habitudes écologiques
Les algérois a défaut d’en pleurer, ou d’en prendre exemple, s’en étonnent et se posent la question: Pourquoi donc les sétifiens sont-ils si propres (du moins chez eux) ?
Pourquoi la ville aux grands boulevards (Sétif est connues pour ses larges artères) donne elle, a contrario, de tout ce dont on à l’habitude, une image d’une ville blanche aux antipodes de celles d’amas urbain et incohérent encrés dans notre subconscient. En effet, tout le monde est unanimes à élever la ville de Sétif (Est du pays) au rang de ville la plus propre d’Algérie. Une ville où les grands boulevards donnent une image très reluisante de la capitale de l’est et de ses habitants. Le secret, personne ne le connait, surtout que les Sétifiens n’ont pas poussé l’effort jusqu’à s’acquitter de cette facture envers la nature partout où ils vont. Au contraire, si la ville est un exemple, ses habitants ont tendance eux à perdre leur habitudes urbaines dès qu’ils sortent de leur fief.
« En fait, les habitants de cette ville ne font que subir leur environnement. Leur ville est propre et les actions prises par les pouvoirs publics se font dans cet esprit, du coup les gens suivent. Par contre, dans d’autres endroits, ils se fondent dans le contexte qu’ils trouvent: s’ils circulent au milieu de détritus, il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils ne fassent pas de même, c’est humain » explique un cadre originaire de Constantine. Même si le gros du travail vient de la population elle-même, d’énormes efforts sont fournis par la municipalité en place. Une équipe qui a fait beaucoup parler d’elle depuis son arrivée aux affaires dans cette ville. L’équipe dirigeante a fait que tout doit se dérouler en fonction de la bonne marche de la ville de Sétif. La ville est au centre de tout, et aucun événement, même indépendant de la ville, ne va à l’encontre des règles qui régissent son fonctionnement. Les expositions, les conférences, les foires, même les matchs de football se heurtent parfois aux règles strictes de la municipalité en place. Dès lors Sétif s’est forgée une bonne réputation dans tout le pays, et son équipe dirigeante, très médiatisée fait beaucoup d’envieux.
Le projet de route des ksour fait son chemin
Malgré l’image qu’ont les sédentaires des entreprises pétrolières, quant à la marginalisation de leur terres et de leurs enfants, une prise de conscience des ces multinationales activant dans le grand Sahara algérien a semble-t-il débouché sur un projet original, qui semble satisfaire les responsables locaux comme la population ciblée par celui-ci. C’est du moins les conclusions publiées par le programme des nations unies pour le développement (PNUD) sur son site internet, à propos des projets dans le sud du pays. Statoilhydro, la multinationale pétrolière s’est instruite l’intention de participer au développement local à travers un projet intitulé » route des ksour » soutenu par le PNUD. Alliant développement économique et culturel, dans son sillage, la route des ksour devrait déboucher sur la préservation et la mise en valeur de l’agriculture comme opportunité économique durable. Ceci en soutenant la création et la rénovation de foggaras traditionnelles (système ancestral d’acheminement de l’eau) et la lutte contre l’ensablement des jardins. Aussi, la lutte contre l’enclavement (fixation de dunes) à Tinerkouk accompagnerait les efforts de l’État en termes d’installation de voies de communication. Le projet de la route des ksour qui vise les deux daïras de Timimoun et Tinerkouk , soutient aussi la rénovation des lavoirs traditionnels ainsi que la création de postes de guide afin d’inclure les nouveaux ouvrages dans la stratégie de développement touristique àlaquelle tient la région.
Par souci de pérennité du projet et de ses activités, six kilomètres de palissades en palmes sèches ont été réalisés en 2007 à la sortie de la Commune de Tinerkouk . Le patrimoine en est préservé. A noter qu’un autre projet similaire à l’initiative du ministère de l’intérieur et des collectivités locales, soutenus par le PNUD et financé par la société Anadarko, a vu le jour du côté de la wilaya de Ourgla.
L’union (Maghrébine) fait la force.
L’Algérie et le Maroc peuvent-ils dépasser leurs différents, afin de maximiser les actions de préservation de la biodiversité? C’est en tout cas, l’intention des organisateurs d’un atelier pour la préservation des deux parcs de l’Ahaggar et de Tassili. L’échange et le partage d’expériences était àl’ordre du jour de cette rencontre dans le cadre de la coopération sud-sud.
En attendant, c’est pour une coopération algéro-algérienne que plaident les événements étant donné l’ampleur des dégâts et vu le rythme où vont les choses. Coincés entre les fausses idées, les dépassements, la désinformation et surtout les passe-droits, l’importance d’un dialogue à l’intérieur même de la maison Algérie devrait pourtant nécessairement avoir lieu. Dernier événement d’ampleur en date, la déforestation de plus de 40KM au niveau de la réserve protégée d’El kala. Les associations avaient fait des pieds et des mains pour empêcher la catastrophe, mais les acteurs de la société civile n’ont même pas eu le temps de constituer une pétition que les bulldozers avaient littéralement rasé le lieu.
A coup de communiqués et de droits de réponses, l’opération a fait débat dans les journaux pendant plus de 3 mois. En cause, le mutisme des autorités concernés et leur manque d’égard par rapport aux experts et aux associations écologiques. « Les autorités ont berné l’opinion en leur faisant croire que c’est une infime partie de la réserve qui a été touchée, à peine quelques pour-cents, mais ils ne savent pas que c’est tout un écosystème qui a été mis en péril » a alerté un enseignant en écologie. Avant d’ajouter « Même une balle lorsqu’elle tue quelqu’un ne le touche que sur une infime partie, mais il n’en est pas moins mort. »
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