L'Égypte, une "amie" qui vous veut du mal…

Redaction

basta Qu’est ce qu’on n’a pas entendu sur les chaînes égyptiennes! Du jamais vu. L’imagination débordante des journalistes égyptiens a outrepassé les limites de la perversion. Tout le pays y est passé, dans une opération de lynchage et de dénigrement gratuits et bénis par des Moubarak bis en fureur comme jamais auparavant.

L’Algérie est devenue l’ennemi public N°1 en Égypte. Et une invitation générale a été adressée à la population pour dire tout le mal dissimulé difficilement pour un pays que l’on voulait frère, mais petit. Nul en Algérie ne pourra oublier cette parenthèse démoniaque que les Égyptiens disent vouloir fermer désormais, après satiété d’ignominies. Non, on ne peut pas oublier, mais on doit apprendre. Apprendre d’abord, qu’il n’y a aucune fraternité naturelle ou acquise. Qu’il n’y a aucune solidarité ethnique ou linguistique. Ni même de compassion populaire, dans le cas de l’Égypte.

Apprendre que l’Algérie doit mieux choisir ses amis et définir ses ennemis, sur des critères objectifs, sans laisser de place aux intermédiaires, vampires occasionnels. Se rappeler que nous avons fait les mauvais choix lorsqu’on a laissé les cordonniers du Caire arabiser notre école, avec le désastre qui s’en est suivi. Se dire, sans aucune gêne, qu’on est plus Maghrébin et Africain qu’Arabe, pour abandonner définitivement aux Égyptiens l’exclusivité de délivrer les Actes d’Arabité à qui bon leur semble.

Se mettre dans la tête qu’on n’a rien à prouver, à personne, pour appartenir à un monde arabe qui fait franchement honte de nos jours. Apprendre que pour être Musulman, il ne faut pas forcément être Arabe, encore moins, un « Arabe » tel que défini par les Égyptiens. Se servir de leçon aussi pour faire de l’Algérie un grand pays où il fait bon d’y vivre. Se souvenir éternellement de cet élan formidable de patriotisme et de solidarité nationale face à un « ennemi » que l’on ne soupçonnait pas. Ce bloc auréolé de couleurs nationalistes qui s’est mis au travers d’une campagne électorale par anticipation, usant de l’Algérie comme argument marketing pour le fils de Moubarak.

Cet épisode vient enfin nous rappeler que notre sensibilité panarabe n’est, en réalité, qu’un leurre, administré subtilement par une Égypte qui en a fait sa suprématie, et de ce fait, son gagne pain. Dans ce monde, il n’y a pas les Arabes et les autres. Il y a juste les forts et les faibles. On aura tout le temps d’y penser profondément jusqu’à la prochaine crise diplomatique avec… l’Angleterre.

Nassim B.