Les Algériens se révoltent, l’Etat dépassé

Redaction

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L’Algérie bouillonne. L’Etat perd l’initiative et semble tout près de perdre le contrôle de la situation. Partout dans le pays, les Algériens se révoltent, crient leur désarroi et dénoncent une situation plus que jamais bloquée. Des centaines de locaux et de logements inoccupés ont été squattés par des citoyens, à Oran, à Médéa, à Tébessa, à Djelfa, à Skikda et dans d’autres wilayas. «On en a marre de la corruption, du copinage et des traitements de faveur. On ne se taira plus. On veut nos droit», dénoncent les Algériens.

Les chômeurs se révoltent aussi. Ceux de la Région du Sud se sont soulevés contre l’attitude méprisante des multinationales étrangères. Ailleurs, les chômeurs bloquent les routes ou protestent devant les sièges des Wilayas. Les suicides se multiplient aussi, de même que les tentatives d’immolation et de pendaison se sont banalisées. Les Administrations sont prises d’assaut par les citoyens.

Les agents de l’Etat ont vu la situation se renverser complètement : ils sont pris pour cible et sont malmenés par le peuple qui semble se venger de décennies de cruelle bureaucratie. L’Etat est ainsi devenu complètement dépassé à force de vouloir être un peu trop autoritaire. On passe d’un extrême à un autre : d’une attitude méprisante à l’humiliation publique où même un Chef Daïra, autrefois tout puissant besogneux de l’Etat, se retrouve malmené par des protestataires excédés.

C’est un véritable climat insurrectionnel qui s’installe où l’Etat, la Police et les Forces de l’ordre ont complètement perdu leur autorité face à un peuple qui préfère, désormais, mourir ou aller en prison, que de vivre dans une interminable attente, dépossédé de ses droits les plus élémentaires.

Cette situation était prévisible. Son seul responsable reste l’Administration, et par ricochet l’Etat, qui ont favorisé la corruption et les passe-droits, au lieu de les punir. Les Algériens n’en peuvent plus et ils le font savoir. Il n’y a ni complot, ni manigance, ni projet politique, c’est juste l’expression d’un ras-le-bol généralisé.

RAF

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