L’Algérie sera toujours déficitaire en matière de production de céréales. Elle dépendra donc toujours du marché extérieur pour combler le déficit et répondre à la totalité de ses besoins. Les importations connaîtront une hausse de 18% les vingt prochaines années, selon les prévisions de la Banque mondiale qui a réalisé un rapport intitulé «amélioration de la sécurité alimentaire en Afrique du Nord et au Moyen-Orient».
Cette tendance haussière a commencé en 2000, relève l’institution de Bretton Woods. L’Algérie, selon la même source, consacre 0,03% de son produit intérieur brut (PIB) pour subventionner les prix de certaines denrées alimentaires dont des produits céréaliers. Les conclusions de la Banque mondiale contredisent les chiffres officiels qui soutiennent que les importations de céréales ont enregistré une baisse substantielle durant le premier trimestre 2009 par rapport à la même période en 2008.
L’Algérie a importé pour 659,56 millions de dollars durant les trois premier mois de l’année en cours contre 952,29 millions de dollars en 2008. Même la proportion de ce produit dans la facture alimentaire a été réduite, selon les données du Centre national d’information et des statistiques (CNIS) relevant des douanes algériennes. Elle s’est établie à 39,85% en 2009 contre 48,12% en 2008. Selon le CNIS, cette baisse s’explique par le recul des cours des céréales sur les marchés boursiers mais aussi par les prévisions sur la production nationale qui s’annoncent sous de bons auspices cette saison.
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, avait souligné, récemment, que la récolte sera «exceptionnelle» en comparaison avec les années précédentes. La production devrait atteindre un seuil jamais égalé. La faute au ciel Les experts estiment, cependant, qu’il ne faut pas se fier à la production d’une seule saison mais qu’il fait suivre la tendance sur plusieurs années. Or, la production nationale, qui dépend presque entièrement de la pluviosité, connaît ce qu’on appelle l’effet yoyo qui est le signe d’une inconstance en matière de rendement.
En somme, on aura toujours recours aux importations de céréales qui se sont élevées en volume à 63,5 millions de quintaux en 2008. La production nationale a été catastrophique en 2008. La campagne de moisson-battage n’a permis de récolter que 17,5 millions de quintaux contre 43 millions de quintaux en 2007. La récolté avait été affectée par «les insuffisances pluviométriques» à l’Ouest du pays. Plus d’un million d’hectares de la surface emblavée, évaluée à 3 millions d’ha, ont été touchés par une sécheresse sévère. Mais l’Algérie a toujours été structurellement déficitaire en matière de céréales. La moyenne de production, durant les quatre dernières années, soit de 2004 à 2008, est de 34,3 millions de quintaux, (dont 23,3 millions de blé), avec des fluctuations liées au climat qui vont de 9,3 millions de quintaux (dont 7,6 millions de blé) en année sèche jusqu’à 43 millions de quintaux en année humide (dont 29 millions de blé). La production nationale n’assure en moyenne que 30% des besoins de la population et de l’industrie de transformation.
Il est importé régulièrement autour de 50 millions de quintaux de blés. La céréaliculture est, actuellement, menée sur une superficie moyenne ensemencée de 3,2 millions d’hectares avec une surface à potentiel avéré de 1,2 million d’hectares. Avec la mise en œuvre de ce programme, il est attendu, à l’horizon 2014, une production de céréales de 53,7 millions de quintaux, dont 36 millions de quintaux de blés. Notons que 80% de la production sera assurée par 19 wilayas.
Y.I.
Avec Le Financier