Les Jeunes Algériens et la politique : je t’aime, moi non plus (reportage audio)

Redaction

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Les jeunes Algériens sont-ils faits pour la politique ? La question n’est pas anodine car à chaque scrutin, les candidats ont très rarement en-dessous de 35 ans.  Cette fois encore à l’occasion des élections locales, les jeunes candidats se font rares sur les listes présentées pour ces élections. Pour quelle raison ?

Les listes de candidats pour les élections locales ne sont pas très diversifiées.  La moyenne d’âge ? « Autour de 35-40 ans », estime un candidat du RND à Alger-centre. Les plus jeunes Algériens, en-dessous de la vingtaine se désintéressent de la politique, ce n’est pas un secret. Ils sont de plus en plus déçus de leurs élus, et préfèrent le parti du « men votich », que de soutenir un  quelconque candidat. Alors pourquoi ne pas se porter soi-même candidat pour défendre le combat d’une jeunesse algérienne qui ne se sent pas écoutée ?

Le jeune Algérien pas assez crédible

L’Algérie compte seulement 1,7% de jeunes adhérents aux partis, soit plus de 98,3 % de jeunes qui ne font partie d’aucune structure politique, d’après un sondage publié par l’association Rassemblement Action Jeunesse (RAJ).  Les jeunes Algériens n’ont pas nécessairement d’attirance pour le jeu politique et encore moins pour la fonction d’élus.  Mais le blocage vient également de la part des cadres des partis politiques qui évitent de jeter leur dévolu sur des candidats inexpérimentés.

« Un jeune n’a pas assez d’expérience.  A 25 ans, on a pas assez de relations. Même un cadre de 25 ans, c’est difficile de lui faire confiance. Ce n’est pas son éthique qui est en cause mais c’est surtout le niveau de sa compétence politique», explique Azzedine Bouda, candidat pour le RND sur la liste d’Alger Centre. Il développe son propos dans l’audio suivant :

Les jeunes Algériens pas crédibles en politique selon le RND

D’après le candidat du RND, il reste toutefois indispensable que les jeunes s’investissent dans la vie politique, pour justement se faire connaître de leurs concitoyens. Mais cette participation doit être encadrée par des hommes politiques plus âgés et plus expérimentés.

Ecouter le RND – les jeunes doivent s’impliquer

Désintérêt politique

Cette logique des partis peut se comprendre pour un scrutin où l’« on vote sur la personne et non pas sur le programme ou sur le parti», explique encore Azzedine Bouda. Mais elle ne fait que renforcer encore le fossé entre les candidats et les jeunes électeurs, qui ne se reconnaissent pas dans les listes proposées. De vieux cadres dont le programme élude la condition des jeunes Algériens, c’est surtout cette idée qui domine dans la conscience collective. Même si les programmes des partis politiques promettent de traiter des problématiques qui concernent la jeunesse algérienne, tels que le logement ou l’emploi, ils ne proposent rien de concret et d’applicable, une fois leurs représentants élus. Le désintérêt des jeunes pour la politique ne fait alors que s’accentuer. Preuve en est, d’après le RAJ, seulement 17,8% des jeunes algériens ont une opinion favorable de la politique en général.

 

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