Les maladies respiratoires représentent les motifs les plus importants des consultations médicales au niveau des 77 unités de soins de base ciblées à travers le territoire national, rapporte une enquête sur les prestations de soins des structures de santé de base en Algérie. Les résultats de cette enquête, s’agissant des affections respiratoires, ont démontré que l’approche pratique de santé développée par les médecins généralistes permet de promouvoir le diagnostic de la tuberculose, de garantir l’efficacité des protocoles de traitement de la maladie et de réduire les coûts de sa prise en charge à travers une rationalisation des médicaments.
Cette étude dont les conclusions ont été publiés en 2009 dans une revue scientifique spécialisée, a été au centre des travaux de l’atelier régional sur la mise en place de l’approche pratique de la santé respiratoire et de la collaboration publique et privée, ouvert samedi à la faculté de médecine d’Annaba avec la participation de représentants de 12 pays francophones de la région Afrique de l’organisation mondiale de la santé (OMS).
Cette étude signale aussi que les maladies respiratoires aiguës représentent 70% des consultations effectuées dans les structures de santé de proximité en Algérie. Le taux de consultation concernant la détection et le traitement de la tuberculose demeure toutefois « faible » révèle par ailleurs cette enquête.
Intervenant lors de cet atelier organisé conjointement par le gouvernement algérien, l’OMS et l’Union internationale de lutte contre la tuberculose et les maladies respiratoires, le Pr. Nourredine Zidouni du centre hospitalier universitaire (CHU) de Beni Messous (Alger), a indiqué que 20.000 cas de tuberculose sont enregistrés chaque année en Algérie. La lutte contre cette pathologie nécessite une amélioration de la prise en charge des maladies respiratoires les plus fréquentes et l’application de l’approche pratique de la santé respiratoire ainsi que l’engagement de tous les prestataires de soins, a-t-il soutenu.
Le Pr. Pierre Chaulet, consultant auprès de l’OMS et conseiller au ministère algérien de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, a révélé, pour sa part, que 60 pour cent des cas de tuberculose ne sont pas détectés dans les pays francophones de la région Afrique de l’OMS, insistant sur le renforcement des structures de santé de proximité, le rapprochement des soins du malade, la promotion de l’information sanitaire et l’intégration de l’approche pratique de la santé respiratoire dans les programmes nationaux de santé.
Pour rappel, des enseignants et des consultants de l’OMS animent cet atelier à l’issue duquel chaque pays présentera un projet de mise en œuvre de cette nouvelle stratégie de lutte contre la tuberculose et les maladies respiratoires.
APS