L’ensemble des responsables des organisations patronales ont salué dimanche les mesures décidées par l’Etat visant à juguler la hausse des prix du sucre et de l’huile, appelant le gouvernement à engager, en concertation avec les partenaires socio-économiques, une réflexion sur des solutions concrètes à long terme à la situation qui règne actuellement au niveau du secteur du commerce. Le Forum des chefs d’entreprises (FCE) a qualifié les mesures décidées samedi lors d’un Conseil interministériel présidé par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, en vue de faire face à la hausse subite des prix de certains produits alimentaires de base de « mesures de bon sens ».
« Il s’agit de mesures de nature à apaiser la situation », a indiqué le président du FCE, Réda Hamiani, à l’APS, marquant la disponibilité de son organisation à contribuer à la définition d’une stratégie économique plus adaptée au contexte algérien. M. Hamiani a appelé le gouvernement, les opérateurs économiques et les organisations patronales à dialoguer, à se concerter pour examiner les « graves problèmes de la société » en vue de parvenir à une « vision d’avenir », notamment pour les jeunes sans emploi.
Il a déploré, par ailleurs, les scènes de pillage et de vandalisme de biens publics et privés qui ont marqué le mouvement de protestation, estimant que les causes de ces manifestations « sont profondes ».
La Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) a exprimé également sa « satisfaction » des mesures décidées par le gouvernement.
Le président de la CIPA, M. M’henni Abdelaziz, a qualifié ces mesures de « salutaires » tout en se félicitant de la reprise par l’Etat de son rôle de « puissance publique ».
« Il n’y a que l’Etat qui peut exercer ce domaine de compétence de contrôle et de définition de la marge bénéficiaire des produits de large consommation », a estimé M. M’henni, appelant à la mise en place prochaine des mécanismes réglementaires et de textes d’application des mesures décidées.
Le premier responsable de la CIPA a relevé, dans ce contexte, la nécessité de « se concerter », d’une part entre opérateurs et organisations patronales et d’autre part avec le gouvernement pour contribuer à la mise en place des modalités d’application des mesures décidées et réfléchir sur les voies et moyens permettant d’assurer la stabilité du marché.
De son côté, le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), M. Habib Yousfi, a souligné que les mesures décidées par le gouvernement étaient « nécessaires », « urgentes » et « viennent à point nommé » pour contrer la spéculation sur les prix des produits de large consommation.
M.Yousfi a soutenu, en outre, que si ces mesures étaient « appropriées » à même de désamorcer la situation marquée par des mouvements de protestation suite à la flambée des prix de certains produits de base, « il demeure néanmoins que la problématique de l’inflation n’était pas résolue ».
Selon le président de la CGEA, « il est impératif de s’attaquer au problème de l’inflation, à l’augmentation généralisée des prix pour permettre au pouvoir d’achat des citoyens d’évoluer sainement ».
Il a mis l’accent, à ce titre, sur l’importance d’engager un dialogue « sain » entre le gouvernement, les opérateurs économiques et le partenaire social sur la création de l’emploi, la répartition des richesses et l’environnement de l’entreprise en vue d' »améliorer le bien être social » de la population.
Pour sa part, le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), M. Mohand Said Nait Abdelaziz, a affiché son « contentement » des mesures décidées samedi lors du Conseil interministériel pour mettre un terme au « dérapage des prix » de certains produits de base.
« Il s’agit de mesures d’apaisement et d’une période transitoire », a-t-il estimé tout en relevant la nécessité de « mettre à profit cette période de transition pour réfléchir sur les causes réelles » de la « spéculation » et qui a conduit à une augmentation des prix touchant les produits de large consommation.
M. Nait Abdelaziz a préconisé une « démarche collective » pour arriver à une « approche pragmatique afin d’éradiquer la spéculation, réguler le marché et les réseaux de distribution ».
Il a fait savoir, à ce propos, que son organisation compte présenter une contribution au gouvernement pour dénoncer certaines pratiques « malsaines ».
APS