Les vaches de l’orphelin

Redaction

Par Nassim Brahimi

Oh la vache! La période des vaches grasses est terminée, place aux vaches maigres. Pour l’avenir, il faut serrer la ceinture, ou apprendre à le faire.
C’est à se demander qu’est ce qu’on faisait depuis notre naissance?! Disons qu’on va ignorer le flottement évident entre gouvernement et présidence, sur la situation réelle de notre économie, pour tenter de dénicher à qui s’adresse cette boutade.

Par élimination, ce n’est certainement pas au le peuple. Depuis que l’Algérie est une réplique de la République, le peuple n’a cessé de serrer tout ce qu’il croisait sur son parcours sans bitume.

A la sortie du paisible tunnel maternel, on serre les dents à la vue du médecin, qui, sans dire un mot, réussit à nous faire passer le message: «Grace divine! Que viens-tu faire ici?». Et puis, on jette un regard œdipien sur nos mères, qu’on regrette de voir se serrer le ventre pour nous faire parvenir un peu de lait, bien plus maigre que toutes les vaches présidentielles. Quelques années plus tard, ces mêmes mères nous serrent les lassés en nous apprenant que la route vers l’honnêteté est piégée de boue.

A l’adolescence, on découvre qu’on est Algérien et fier de l’être, sans comprendre pourquoi. C’est alors que nos prédécesseurs ratés nous suggèrent de serrer les valises pour partir explorer la mort, à défaut de pouvoir goûter à la vie.

Le serrage n’étant pas encore assez solide, voilà qu’on nous dit de serrer la ceinture, parce que les vaches vont serrer les mamelles. Ceci au moment même où nous espérions voir l’étau se desserrer, juste récompense pour un exemplaire et patriotique vissage général.

La vérité, bien que triste, est qu’aucun Algérien rétréci de serrage n’est concerné pas les vaches grasses, vu qu’aucun ne les a jamais vues, encore moins goutées. A qui s’adressait alors le président?

Naturellement, à ceux qui s’engraissent à coup de campagne électorale. Et qui risquent d’être sevrés, donc mécontents et pas très efficaces dans leur mission d’endormeurs populaires. Quant aux Algériens du serrage, ils ne leur reste qu’à se serrer les coudes, car ils n’ont jamais étaient concernés par rien qui les concernent.

La vache!

N.B.

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