Lettre ouverte au « mâle » de la cité

Redaction

Que j’ai vu sur Canal mercredi à midi…

Et à sa sœur…

La cité du mâle, c’est ce mercredi soir sur ARTE.

Annoncé comme un film documentaire, le film s’avère être, pour ceux qui l’ont déjà visionné, un film à charge, truffé d’erreurs, réalisé (et produit ?) dans le but de montrer du doigt ? Le producteur a dit dans une video que son but est que les jeunes gens qui s’y expriment aient honte. Je ne connais pas ce producteur, mais à priori un producteur connaît la force de l’image et franchement s’il s’imagine que des jeunes puissent ressentir la honte et en faire quelque chose de positif après être passés sur une chaîne de télévision, dans un documentaire qui sera regardé par toutes les cités de France et de Navarre, et même au-delà, c’est que ce producteur ne connaît rien aux humains ou plus sûrement, qu’il veut mettre la honte à tous les jeunes des cités. Parce que tous ceux qui vont s’exprimer dans ce film non seulement il y a de fortes chances que leur entourage leur fasse honte, mais ils seront tellement « cassés » qu’ils vont avoir la haine. Ces jeunes hommes ont besoin d’être écoutés parce qu’ils vont mal, c’est évident. Il faut les soigner. Les faire parler, sûrement, mais pas devant une caméra. Montrer ça au monde, c’est leur enlever toute possibilité de « grandir » (dans tous les sens du terme). Finalement, la seule chose qu’on puisse espérer de ce doc, c’est qu’enfin des gens s’intéressent à eux, à ces jeunes, vraiment. Aux filles bien sûr, mais aussi aux garçons.

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Sur Canal à midi j’ai vu un extrait (parti 4). Un jeune homme parle de sa sœur de 28 ans qui n’a pas le droit de vivre librement, elle travaille jusqu’à 20h, à 9h elle est chez et ne sort jamais et qui, si elle le faisait serait considérée par son frère qui parle d’elle, comme une honte pour sa famille et pour le nom qu’elle porte.

Alors espèce de petit con si tu me lis je te le dis tout net. Si tu penses vraiment ce que tu as dit à la télé c’est que tu as un pois chiche à la place du cerveau. Ce que tu racontes là c’est du charabia qui ne signifie rien du tout. Je ne sais pas pourquoi tu parles comme ça de ta sœur et je ne suis pas sûre qu’on aura la réponse dans le documentaire et j’ai un doute puisque si j’ai bien compris, comprendre, c’est pas le but. Le but c’est de démontrer que dans les cités vivent des garçons débiles qui détestent leur sœurs. Même pas sûr que toi-même tu saches pourquoi tu parles de ta sœur comme ça. Alors il y en a sûrement qui pensent comme toi. Mais la majorité d’entre eux ne sont pas comme ça. J’espère de tout cœur qu’ils le feront savoir et rapidement. Ici sur mon blog, ou n’importe où ailleurs où il sera question de ce film. Moi je suis vieille, mais je peux t’assurer que ni maintenant ni jamais je n’aurais permis à qui que ce soit de parler de moi comme ça. D’après la journaliste de Canal qui a vu le documentaire en entier, pour toi et pour ceux qui parlent comme toi « une fille bien, c’est une vierge ou une femme voilée. Les autres sont des putes qui se font trouer, qui parfois méritent des baffes de cowboy ». Je te le dis tout net, si tu penses ça, tu ne seras jamais un homme et tu ne trouveras jamais de fille bien qui t’aimera. Mais je me dis que ça, tu le sais déjà et que c’est même pour ça que tu t’es exhibé dans ce documentaire. Comme ça tu auras une excuse et même une explication.

Je vais te dire aussi, ou plutôt je vais le dire à ta sœur, parce que c’est elle qui décide de ce qu’elle veut, toujours. Si c’est vraiment comme ça pour elle, il est temps, grand temps qu’elle se casse de la maison. Elle travaille, elle n’a donc pas besoin de sa famille. C’est sa famille qui a besoin d’elle. Alors vas-y ma belle, tire-toi vite fait de là, ils ne te méritent pas. Et s’ils s’y opposent tu portes plainte contre eux. C’est ta vie, tu te choisis toi, personne ne le fera à ta place. Et ne crois pas que tu feras du mal à ta famille, bien au contraire, ça leur fera un choc salutaire, à commencer à ton frère.

Tous les êtres humains sont égaux en droit. C’est clair ?

Anna

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