Le Conseil de sécurité des Nations unies a prorogé jeudi pour une nouvelle période d’un an le mandat de la Force intérimaire de l’ONU au Liban (Finul), qui veille au respect de l’arrêt des combats après la guerre d’août 2006.
Le Conseil a pris cette décision dans sa résolution 1884, rédigée par la France et adoptée à l’unanimité de ses quinze membres.
Le texte proroge jusqu’au 31 août 2010 et sans modification le mandat de la Finul, qui expirait à la fin du mois.
Il salue « le rôle positif » de cette force « dont le déploiement, avec les forces armées libanaises, a aidé à instaurer un nouvel environnement stratégique dans le sud du Liban. »
La résolution « demande à toutes les parties concernées de respecter la cessation des hostilités et la Ligne bleue dans sa totalité, y compris à Ghajar ». La Ligne bleue marque la frontière entre le Liban et Israël. Ghajar est un village divisé aux confins d’Israël, du Liban et de la Syrie.
L’armée israélienne a occupé la partie nord du village où vivent quelque 1.500 habitants, située en territoire libanais, durant la guerre de 2006 et y a érigé une clôture de sécurité provisoire pour empêcher l’infiltration de combattants du Hezbollah dans la partie sud où vivent entre 500 et 800 habitants.
La résolution appelle également les parties à « coopérer pleinement avec le Conseil et avec le secrétaire général (de l’ONU) afin de parvenir à un cessez-le-feu permanent et à une solution à long terme, tel qu’envisagé par la résolution 1701, et insiste sur la nécessité d’aller encore de l’avant dans ce sens. »
Force de paix déployée dans le sud du Liban depuis 1978, la Finul a vu son mandat et ses effectifs considérablement élargis, aux termes de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, après le conflit de juillet-août 2006 entre Israël et la milice chiite libanaise Hezbollah.
La résolution 1701 avait permis un arrêt des combats mais pas de cessez-le-feu.
La Finul compte quelque 13.000 personnels, déployés au sud du fleuve Litani, frontière naturelle du Liban sud. Elle est commandée par le général italien Claudio Graziano.
Depuis la fin des combats le 14 août 2006, l’armée libanaise s’est déployée le long de la frontière avec Israël pour la première fois depuis plusieurs décennies.
Tout en saluant la reconduction du mandat, l’ambassadrice d’Israël, Gabriela Shalev, a attiré l’attention du Conseil sur le « phénomène dangereux » constitué par les activités du Hezbollah. Celui-ci « continue de se déployer et agit activement au nord et au sud du Litani en violation flagrante de la résolution 1701 », a-t-elle dénoncé.
En réponse, l’ambassadeur du Liban, Nawaf Salam, a accusé Israël d’être responsable du non-respect de la résolution 1701. « Non seulement Israël continue de violer quotidiennement la Ligne bleue et l’espace aérien libanais », mais il « continue également de refuser de se retirer du nord de Ghajar », a-t-il affirmé.