Une mission de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) séjourne depuis le 14 Février en Algérie. Cette mission composée de 5 personnes se trouvait le 14 à ORAN après avoir effectué un premier déplacement à l’Est du pays.
En effet, les personnes mandatées par la FIDH vont s’atteler et ce jusqu’au 20 du mois en cours à recueillir de nombreuses informations et témoignages quant à la situation des droits socio-économiques et culturels en Algérie. L’objectif étant d’élaborer un rapport pour le comité des droits économique et sociaux de l’ONU courant le mois de Mai 2010.
Ainsi lors de ce déplacement la mission de la FIDH a pu s’entretenir longuement avec les représentants d’organisations syndicales, des comités de femmes, des comités citoyens de la région ainsi que les représentants régionaux du bureau de la ligue Algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH).
Les organisations syndicales autonomes ont longuement rapporté les entraves aux libertés syndicales ainsi que les intimidations et la répression qui vis leur adhérents, tout comme les moyens mis en œuvre par les pouvoirs publics qui favorisent la création de « syndicat fantoche » pour contrer les organisations qui persistent à fonctionner de manière démocratique et autonome. Le recours systématique à l’instrumentalisation de la justice pour empêcher les mouvements de protestation sociale sont encore un élément qui a été mis en relief lors de cette rencontre.
Durant les longs entretiens qu’ils ont pu avoir, les membres de la mission ont pu avoir un aperçu global de la situation sociale et économique de la population mais surtout sur les entraves et la répression qui touchent aussi bien les militants syndicaux, que ceux des droits de l’homme sans oublier les membres du mouvement associatif pour la citoyenneté.
Des échanges ont également permis d’évoquer la situation des femmes, dans le monde du travail et les pratiques de chantage moral et de harcèlement sexuel dont elles sont les premières victimes. De même dans le milieu de la presse, la condition de précarité des journalistes locaux qui dans leur majorité n’ont pas de couverture sociale, a été abordée sans ainsi que la pratique du journalisme dont la liberté est de plus en plus remise en cause par la rétention de l’information et la censure qui sévissent.
Les représentants de la FIDH ont souhaité également avoir des informations sur les questions qui touchent la santé publique, l’accès aux soins, la protection de l’environnement, etc.
D’autres entretiens devraient se dérouler au niveau de la capitale d’ici la fin de la mission, apprend-on.
MOULAY F