Menace terroriste en France, l’alerte vient d’Algérie*

Redaction

Les autorités ont évoqué lundi une menace d’attentat terroriste sur le sol français et une enquête judiciaire a été ouverte.

De source policière, on évoque un renseignement venu d’Algérie faisant état de la possibilité d’un attentat suicide dans les transports en France avec une femme kamikaze, une information relayée notamment par RTL, qui cite une source « proche du ministère de l’Intérieur ».

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire de police confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et à la section anti-terroriste de la Brigade criminelle pour vérifier la pertinence de ce renseignement, a dit une porte-parole.

Cette procédure est monnaie courante en matière de terrorisme. Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a évoqué un danger, sans fournir de détails, et en précisant que le plan Vigipirate restait au niveau « rouge », avant-dernier niveau d’alerte avant le stade « écarlate ».

« La menace terroriste est réelle et notre vigilance est donc aujourd’hui renforcée. Le message que je porte est donc un message de très grande vigilance, mais en même temps (il faut) rassurer les Français car nous avons mobilisé tous les moyens », a-t-il dit à la presse.

Les surveillances policières ont été renforcées ces derniers jours autour des édifices publics et des lieux de culte juifs, notamment pour la fête religieuse du Yom Kippour. La semaine dernière, la Tour Eiffel a été évacuée à la suite d’une fausse alerte à la bombe.

La police fait aussi état de craintes quant au possible retour de Français partis combattre en Irak aux côtés des insurgés islamistes, un phénomène connu depuis l’invasion de l’Irak en 2003 et qui concerne quelques dizaines de jeunes gens.

AQMI SUSPECTÉ

Bernard Squarcini, patron de la DCRI, a donné plusieurs interviews ces derniers jours dans lesquelles il évoque clairement une menace terroriste. Dans Le Monde de dimanche, il estimait ainsi que « tous les clignotants (étaient) au rouge ».

Plusieurs faits laissent penser que la possibilité d’un acte terroriste, que les services de renseignement et de l’antiterrorisme n’ont jamais exclu pour la France, a pu augmenter.

Outre la proximité de l’anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis et la persistance de l’engagement militaire français en Afghanistan, il est relevé que le Sénat français a voté définitivement mardi dernier l’interdiction totale du voile intégral musulman, la burqa ou le niqab.

L’annonce de cette mesure quasi unique en Europe avait entraîné il y a quelques mois des menaces de dirigeants de groupes islamistes radicaux contre la France, notamment Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Cette organisation d’origine algérienne, l’ancien GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), a toujours fait de la France une des cibles privilégiées de sa propagande. Elle ne compterait cependant que quelques centaines de combattants actifs dans les pays du Sahel.

Aqmi souhaiterait se venger d’un raid franco-mauritanien mené le 22 juillet dans le nord du Mali contre un de ses camps, dans le but de libérer l’otage français Michel Germaneau, dont Aqmi a annoncé trois jours plus tard l’exécution.

Ce week-end, des élus du Parti socialiste et le président du MoDem, François Bayrou, se sont toutefois demandé pourquoi les autorités françaises développaient le thème de la menace terroriste, au moment où le pouvoir est pris dans une tourmente politique en raison de l’affaire Woerth-Bettencourt et de la controverse internationale sur les expulsions de Roms.

« J’espère qu’il n’y a pas là la moindre utilisation », a déclaré François Bayrou sur France Inter.

Reuters
(*) titre de la rédaction

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