Mosquée de Paris, l’Algérie cherche un remplaçant à Dalil Boubakeur

Redaction

Dalil Boubakeur ne doit pas beaucoup se réjouir à l’idée de devoir libérer, dans les trois mois qui viennent, son siège de recteur de la Mosquée de Paris, un poste qu’il occupe depuis 1992. Et pourtant il doit bien se faire une raison, car, son remplacement est inéluctable depuis qu’il a perdu son aura. En effet, son départ sonne comme une punition décidée à Alger qui le boude depuis un an. La cause : sa décision de boycotter les élections du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) en juin 2009, ce qui a permis aux marocains de la Réunion des Musulmans de France (RMF) de rafler la présidence aux algériens.

A cela s’ajoute ses déclarations jugées favorables à Israël, qu’il a démenti par la suite. Mais, entre temps la polémique avait déjà enflée.

Depuis, plusieurs noms de prétendants à son remplacement circulent. Selon un journal français (1), Alger serait favorable à la nomination de Djelloul Seddikki, originaire de la wilaya d’El Bayadh qui occupe actuellement le poste de directeur d’Al Ghazali, l’institut de théologie de la mosquée et donc par ailleurs formateur d’imams. On cite également Ghaleb Bencheikh, fils d’un ancien recteur de la Mosquée de Paris, et Chems-Eddine- Hafiz, avocat de son Etat et producteur de l’émission « Islam », diffusée sur France 2.

Outre son éviction imminente du poste de recteur de la Mosquée de Paris, Boubaker qui est aussi présidence la Fondation des ouvres de l’islam de France, lancée en mars 2005, par Dominique de Villepin, alors ministres de l’intérieur et des cultes, doit passer la main à Fouad Alaouide l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF) début octobre.

Là aussi, on lui reproche son manque d’activisme dans la gestion de cette fondation qui s’est vue pourtant gratifiée de deux millions d’euros, offerts en cadeau par l’industriel français et sénateur de l’Essonne Serge Dassault (2). L’argent devait entre autres financer la construction de mosquées. Mais le généreux et l’unique donateur, a vite fait de réclamer qu’on lui rende son fric, voyant que Boubakeur ne se démener pas vraiment pour faire avancer les causes qu’il était censé promouvoir. Une moitié de la somme est retournée dans les caisses du sénateur, qui attend toujours le million d’euros qui reste…

RAF

(1) : Maghreb Confidentiel
(2) : bakchich.info