Mostaganem attend avec fébrilité l’ouverture du procès de Dalila Touat (+vidéo)

Redaction

Demain s’ouvre à Mostaganem le procès de Dalila Touat. Cette jeune femme, diplômée et préparant un magister en Physique, doit répondre du chef d’inculpation de « distribution non autorisée de tract » incitant à « attroupement non armé ».

Déjà, quelques juristes ont relevé le glissement du terme « non armé » dans le document portant l’accusation de Dalila. Mais ce n’est pas l’unique anomalie dans ce dossier qui d’ores et déjà intéresse une bonne partie de l’opinion publique. Dalila a été appréhendée par la police de Mostaganem deux jours après avoir distribué quelques tracts du collectif des chômeurs appelant à un rassemblement. Son arrestation a eu lieu le 16 Mars dernier.

Par ailleurs, depuis l’éclatement de cette affaire et surtout le flux de sympathie qu’elle a suscité, Dalila a subi diverses formes de pression. Elle a été convoqué plus d’une fois par les services de sécurité qui ont, affirme-t-elle, manié carotte et bâton. En effet, parallèlement aux formes d’intimidations à peine voilées qu’elle a subi, notamment d’innombrables coups de fils lui suggérant de se retirer de toute activité militante, on lui a suggéré un poste de travail au niveau de l’Université de Mostaganem.

Le procès de Dalila Touat aura lieu en présence d’un collège d’avocats en provenance de plusieurs villes d’Algérie. Parmi eux, on s’attend à la présence de Maître Bouchachi, président de la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme (LADDH).

Par ailleurs, des dizaines d’organisations et d’associations ont annoncé leur présence au procès en signe de solidarité avec Dalila Touat. Il est prévu la tenue d’un rassemblement aux alentours du Tribunal qui doit abriter ce procès. Aussi, le 23 Avril dernier, la CNCD-Oran a organisé un rassemblement symbolique devant la salle Hamada à Mostaganem où elle devait tenir un meeting qui n’a pas été autorisé. Ce meeting qui a duré une heure et demie a regroupé une trentaine de militants et devait soulever entre autres la question de Dalila Touat.

Ajoutons que lors de son passage, Frank La Rue, le rapporteur de l’Onu pour les questions du droit de l’expression et la liberté de la presse, a rencontré Dalila et lui a promis de suivre son dossier de très près. Il lui a assuré qu’il a soulevé son cas avec le premier responsable de la DGSN. Ce dernier aurait laissé entendre à son hôte que son institution retirera sa plainte contre cette jeune femme chômeuse depuis cinq ans et membre du collectif des chômeurs.

ZIAD Salah