Paris sans nouvelles de son otage malgré le raid dans le Sahara

Redaction

L’opération militaire menée jeudi avec les forces mauritaniennes contre un camp d’Al Qaïda dans le Sahara visait à libérer l’otage Michel Germaneau, dont on reste sans nouvelles, apprend-on d’une source au ministère français de la Défense.
Vingt à trente militaires français ont participé, aux côtés de Mauritaniens plus nombreux qu’eux, à ce raid visant un camp où la France pensait qu’était détenu l’otage de 78 ans, enlevé au Niger au mois d’avril alors qu’il participait à un projet humanitaire.

« Il y avait un espoir que Michel Germaneau soit dans ce camp », a dit cette source. « Quand on est arrivé, il n’y était pas. On ne sait toujours pas où il est. »

L’opération, menée contre un camp situé au Mali, à environ 150 kilomètres de la frontière mauritanienne, n’a duré que quelques minutes.

Six hommes membres d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ont été tués et quatre autres ont pris la fuite, a-t-on précisé de même source.

Des armes, des munitions, des appareils de téléphonie mobile et du matériel servant à la fabrication de bombes ont été saisis.

« AUCUNE PREUVE DE VIE, AUCUNE PREUVE DE MORT »

Les autorités du Mali et de l’Espagne, pays dont deux ressortissants ont été pris en otage dans la région, ont été prévenues, a précisé la source du ministère français.

Michel Germaneau, ingénieur retraité, a été enlevé en avril au Niger.

L’AQMI a menacé le 12 juillet de l’exécuter dans un délai de quinze jours si le gouvernement français ne se pliait pas à ses exigences. L’ultimatum expire donc en début de semaine prochaine.

L’organisation réclame en échange la libération de prisonniers et affirme que la vie de l’ex-ingénieur français relève désormais de la responsabilité du président Nicolas Sarkozy.

Le groupe islamiste a diffusé en mai une photo et un enregistrement audio de Michel Germaneau.

« Depuis cette date il n’y a eu aucune négociation, ni preuve de vie, ni revendication » de la part des ravisseurs du vieil homme, qui souffre de problèmes cardiaques, a précisé la source au ministère. « Nous n’avons pas pu lui faire passer des médicaments. »

« Nous n’avons aucune preuve de vie ni aucune preuve de mort » le concernant, a-t-elle ajouté.

A la télévision le 12 juillet, le président Nicolas Sarkozy avait fait part de sa « brûlante » inquiétude concernant Michel Germaneau.
Les autorités françaises recommandent fortement à leurs ressortissants de ne pas se rendre au Sahel.

Reuters