Plus de 1.400 greffes de cornée réalisées depuis 2007 en Algérie

Redaction

1.420 greffes de cornée ont été réalisées dans les principaux établissements nationaux de santé durant la période 2007-2009, a indiqué, jeudi à Alger, le chef de service d’ophtalmologie du CHU Nafissa-Hamoud d’Alger (ex-Parnet), le Pr Louisa Chachoua, estimant que ce nombre demeure « en deçà » des résultats espérés. S’exprimant dans le cadre de la première conférence médico-chirurgicale internationale algéro-jordanienne, le Pr Chachoua a relevé que le nombre de patients nécessitant ce genre de transplantation est de 1.500 cas par an, tout en soulignant que l’importation des greffons « est loin de régler ce problème de santé publique ».Elle a rappelé que l’activité de greffe de tissus en Algérie remonte à l’année 1963 par la réalisation des premières greffes de cornée au CHU Mustapha-Pacha, précisant que depuis cette date et jusqu’à 1985, l’activité de la greffe de cornée « s’est poursuivie dans le cadre de l’activité hospitalière entre le service d’ophtalmologie et le service de médecine légale ». Le Pr Chachoua a tenu à signaler que la loi sanitaire 85-05 modifiée et complétée par la loi 90-17 (juillet 1990), en soumettant le prélèvement à l’accord préalable du défunt avant son décès ou auprès de sa famille en post-mortem, « a conduit à pratiquement l’arrêt du prélèvement et de la greffe de la cornée ».

Elle a estimé, par ailleurs, que le développement de la greffe d’organes et de tissus en Algérie « doit obligatoirement passer par la promotion du don et l’amélioration des conditions de travail des équipes de prélèvement et de greffes », plaidant pour « l’amendement des textes en faveur du consentement présumé », ce qui permettra d’éviter à la famille, a-t-elle expliqué, une prise de décision « difficile dans un contexte dramatique ». Selon elle, la création d’une banque de tissus est une nécessité pour régler le problème du manque des greffons, qui sont actuellement importés des pays étrangers, soulignant également l’importance de l’élaboration des cartes de donneur ou d’un registre national de refus, pour identifier les personnes ne désirant pas faire un don de leurs organes après leur décès. Concernant les autres greffes, notamment celle du rein, du foie et de la moelle, le Pr Chachoua a fait savoir que leur nombre a enregistré une hausse depuis 2007. Elle a indiqué que durant la période 2007-2009, 305 greffes rénales, 7 greffes de foie et 422 greffes de moelles ont été réalisées en Algérie, soulignant que « malgré les efforts déployés par les équipes de greffes à travers le territoire national et ceux consentis aussi bien dans le domaine législatif, médical qu’organisationnel, le nombre de greffes reste en deçà des résultats espérés ».

APS

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