Qu’est ce qui se passe au niveau du groupe Société Nationale du Transport Routier (SNTR) ? Voilà la question que se posent les cadres et les travailleurs de ce groupe. En l’espace de deux mois, deux directeurs régionaux (pôle ouest et pôle est) ont été remplacés par d’anciens cadres de la SNTR. Précisons que ces deux directeurs ont été à la tête de la filiale Logitrans. Cette vague de rotation de l’encadrement n’a pas épargné le DG (direction centrale) de cette filiale. Ce dernier a été installé en Février dernier et on a mis fin à ses fonctions à la fin du mois de Mai. Son remplaçant n’est qu’un membre du Conseil d’Administration, répondant du nom de Bouslama.
Auparavant, le directeur du pôle ouest, Abdellah El Houari, a été enlevé de son poste au mois de février de l’année en cours. Deux mois après, il a réintégré son poste, mais par intérim. Selon des indiscrétions, il doit son retour à sa relation avec Youssfi Miloud, président du Conseil de Participation de l’Entreprise (CPE) dont les pouvoirs sont exorbitants au niveau du groupe.
Au niveau de Logitrans/pôle ouest, huit cadres sur douze ont été soit suspendus et mutés dans d’autres filiales soit obligés au départ volontaire. La mutation de certaines cadres vise en fin de compte à les obliger à la démission. Selon nos sources, Les décisions disciplinaires à l’endroit de ces cadres ont été prises en transgressant le règlement du groupe. En effet, pour passer d’une filiale à une autre du même groupe, il faut que le concerné présente sa démission de la filiale où il exerce. Or, ces mutations ont été décidées au niveau de la direction du groupe, en concertation entre le PDG, le président du CPE et les DG des filiales. Signalons au passage qu’un cadre parmi ces huit a été carrément licencié. Son affaire est au niveau de l’Inspection de travail de la wilaya d’Oran.
D’un autre côté, nos sources nous affirment que ce mouvement de rotation touche une autre filiale du groupe. Il s’agit de la filiale Maintenance Plus. Presque la moitié des mécaniciens de cette filiale ont été obligés de prendre leur départ volontaire. Cette opération « d’alléger » l’entreprise de ses travailleurs coïncide avec des rumeurs persistantes sur la probable cession de cette filiale soit au groupe français Renault soit à un groupe brésilien.
Remarquons que Logitrans pôle ouest a accusé un déficit sur les deux derniers exercices. Pire, elle a perdu des parts de marché importants sur le transport des hydrocarbures. Une activité hautement stratégique pour le pays. Logitrans/ pôle de l’ouest ne dispose que de quinze citernes pour desservir les wilayas de l’ouest et le sud.
En clair, Logitrans/pôle ouest a perdu des parts de marché importants au profit des particuliers. On laisse entendre que ces particuliers ne sont que certains cadres de l’entreprise, dont certains sont d’anciens cadres de la boîte et d’autres toujours en fonction. A noter qu’un service de sécurité a été tout récemment destinataire d’un dossier complet sur ce qui se trame au niveau de cette entreprise, jadis bénéficiant d’un statut d’entité stratégique parce que chargée d’acheminer les vivres et les hydrocarbures aux coins les plus reculés du pays. Il y a quelques semaines affaire uniquement des cadres de l’entreprise, ce qui se passe à la SNTR et ses filiales intéressent désormais plusieurs départements, y compris sécuritaires.
ZIAD Salah
