Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du Parti FLN, s’est distingué, une nouvelle fois, par une attitude méprisante vis-à-vis de la communauté estudiantine. Vendredi à Tipaza, dans une intervention à l’ouverture des travaux du 3ème congrès de l’ONEA (organisation nationale des étudiants algériens), l’ancien Chef du gouvernement n’a donné aucun intérêt au combat estudiantin qui s’est déclenché depuis près de trois mois pour une démocratisation de l’université et la valorisation de ses diplômes.
Ainsi, à en croire Belkhadem, les étudiants doivent seulement » veiller à acquérir la science et la technologie seules armes capables de développer et de faire avancer le pays tout en protégeant son indépendance et sa souveraineté » ! Il n’est donc nullement de leur droit de marcher dans les rues ou de se battre pour leurs droits ! A lire le discours de Belkhadem prononcé vendredi à Tipza, l’université Algérienne n’est aucunement en crise pour que les étudiants se mobilisent de la sorte. Pis encore, selon le leader du FLN, l’université Algérienne est toujours au plus haut niveau de l’organisation et de l’enseignement du savoir. D’ailleurs, elle a formé «les géants durant la guerre » et «aujourd’hui, elle forme les géants de la paix et de la préservation des principes révolutionnaires» !
Drôle de diagnostic de la part d’un ancien ministre de la République qui ne veut même pas s’adresser à ces centaines de milliers d’étudiants en colère et en quête d’un avenir meilleur et d’une dignité perdue. Même pour leur adresser un mot, le leader, contesté par de nombreux adhérents, du FLN a tout fait pour s’épargner ce qui s’apparente à «une sale besogne» !
Vendredi à Tipaza, la langue de bois et la littérature de l’absurde ont encore frappé de plein les esprits des étudiants. Ces derniers ont obtenu, enfin, la preuve que la classe politique de leur pays se désintéresse entièrement de leur lutte et de leur sort….
Anouar Malik
