Que reste-t-il de l’UGTA version Sidi Saïd ?

Redaction

Médecins, SNVI, Zone Industrielle de Rouïba, ArcelorMittal… Le front social est en ébullition avec une multitude de grèves enclenchées ça et là. La Centrale syndicale et son inamovible SG ne savent plus où donner de la tête. Ils tentent sporadiquement d’éteindre le feu, mais le mal est profond et les travailleurs algériens n’accordent plus aucun crédit à la sénile UGTA, pointée du doigt par ses adhérents mêmes.

«Sid Saïd nous a vendu». Une phrase devenue célèbre, lancée par les grévistes de la SNVI qui contestent les résultats, très contestables par ailleurs, de la dernière Tripartite. Un désaveu flagrant qui isole encore plus Sidi Saïd dont le bilan au plan socioprofessionnelle est pour le moins maigre. En effet, le Patron de l’UGTA a failli sur tous les plans dans sa mission de partenaire sociale et de représentant des travailleurs algériens. A la lecture de son parcours, il est tout de même frappant de constater que Sidi Saïd reste encore maître des lieux au sein de l’UGTA, malgré toutes les tempêtes qu’il a soit provoqué soit ignoré.

A l’ère de Sidi Saïd, des branches entières de l’industrie nationale sont à l’agonie, à l’exemple du secteur du textile et de l’agroalimentaire. Mais le vrai reproche fait au Patron de l’UGTA reste celui de ne plus représenter les travailleurs dans ses interventions auprès du Patronat et du Gouvernement. Les grévistes l’accusent notamment d’être complaisant et d’abdiquer à ce qui est déjà dicté et décidé en haut. Au même titre que le Patronat d’ailleurs. Certains contestataires ont fait des déclarations qui peuvent être interprétées comme étant le point de rupture définitif avec l’UGTA version Sidi Saïd.

«Entre nous, un Gouvernement, un Patronat et un Syndicat qui sortent tous satisfaits d’une réunion, c’est louche (…) Nous sommes finalement les dindons de la farce », disent certains grévistes. «Comment ose-t-on demander à un homme qui ne mange chaque jour qu’un plat d’épinards de travailler pendant quarante ans devant un haut-fourneau?», s’indigne un autre. Sidi Saïd ne semble pas avoir pris en compte les plats d’épinards lorsqu’il a déclaré qu’il était satisfait, comme toujours, des résultats de la dernière Tripartite. On aimerait bien le voir heureux avec 15.000 dinars par mois.

Diana Meftah