Quotidien des algérois: le délit de sale gueule refait surface.

Redaction

L’expression « L’habit ne fait pas le moine« , est en passe de sortir du dictionnaire algérien. Le contraire, en revanche est apparent dans les grandes villes telle Alger, où même des institutions aussi sérieuses que la police nationale n’en fait pas cas. Malgré son devoir de réserve et de neutralité, la police semble bel et bien tenir compte des apparences.

Dans certains endroits de la capitale où la police est stationnée, il suffit d’une barbe de quelques jours, de cheveux en bataille, d’une mine triste ou déconfite pour se faire acculer par les éléments de la sureté nationale sans qu’aucune explication ne soit fournie. Des agissements qui sont loin de faire l’unanimité chez la population dans sa grande diversité. Et pour cause: l’excès de zèle de ces agents de police qui ne ménagent aucun effort dans une fouille au corps effectuée de manière dynamique au vu et au su des nombreux passants n’est pas du goût de tout le monde.

La sélection est discriminatoire et certains accoutrements influencent directement les agents. « il suffit de porter une casquette, un bonnet, une sweatshirt avec une cagoule pour se faire arrêter  » a indiqué un jeune homme rencontré dans la rue, exacerbé par ce comportement . « Si vous décidé de porter un survêtement, alors vous aurez tiré le ticket gagnant, vous êtes entrant à tous les coups « a-t-il ajouté.

Présentation des papiers, longue fouille au corps, des situations qui peuvent donner lieu à des tensions car certains citoyens se sentant lésés, en arrivent même à refuser de répondre aux policiers.
Régulièrement, les policiers appréhendent les citoyens directement dans la rue en leur barrant le passage comme de vulgaires voyous sous le regards inquiets des nombreux passants, enfants, personnes âgées, etc..

« Imaginez ce que pensent les gens de nous en nous voyant ainsi molestés dans la rue » regrette un autre jeune homme appréhendé la veille.
Résultats, les jeunes évitent instinctivement quelques stations du centre ville sans pour autant avoir quelque chose à se reprocher.
Pire, ces agissements d’un autre âge font désormais effet domino, car repris dans d’autres endroits. Les physionomistes et autres videurs auxquels notre pays n’était pas habitué jusqu’à aujourd’hui font maintenant partie du quotidien des jeunes algériens. Après les boites de nuit et autres discothèques, certains restaurants se mettent au diapason des ghettos sécuritaires de la capitale. Plus curieux, les piscines ont elles aussi entrepris de sélectionner leur clientèle à l’entrée. Il faut avoir une espèce de visa pour pouvoir passer une journée de détente dans un endroit de ce type.

Questionné a ce sujet les responsable de ses établissements publics prétendent à l’unisson  » que c’est la seule manière d’assurer la quiétude des familles et autres clients sans problèmes« . Malheureusement ces mesures en plus d’être discutables ne sont pas garantes de calme et de sérénité. La plupart de ces établissements ont fini par se transformer en cercles d’initiés inaccessibles, et ont fini par fermer. En effet, cette sélectivité au faciès et ce verrouillage dans de ces « lieu » ont fini par attirer certains fléaux qui se multiplient, en grand partie à cause de la discrimination et de la frustration née du rejet.

Kh_louna

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