Douze candidats ont déposé leur dossier de candidature à l’élection suprême, dont Abdelaziz Bouteflika qui, à 77 ans, rêve d’un quatrième mandat.
Mardi soir, jour de la clôture officielle des candidatures à la présidentielle, douze dossiers avaient été déposés. Le Conseil constitutionnel doit les examiner et donner son agrément d’ici dix jours, soit un mois avant le scrutin. D’après le spécialiste de l’Algérie et chercheur à l’Iris Kader Abderrahim, «il n’y a aucune garantie que toutes les candidatures soient validées. Bouteflika peut aussi s’exclure lui-même de la course à cause du mouvement de protestation.» Par le passé, le Conseil constitutionnel a déjà refusé l’agrément à des candidats prestigieux et la mobilisation est assez forte contre l’accès à un quatrième mandat pour le président, âgé de 77 ans et en mauvaise santé. Kader Abderrahim ne s’attend pas pour autant à une révolte au sein de l’institution que représente le Conseil constitutionnel, et pour cause, Mourad Medelci, son président, a été ministre des Affaires étrangères de Bouteflika pendant sept ans. L’argument de la mauvaise santé du président Bouteflika ne devrait lui pas peser bien lourd dans la balance. «Quand on a des dirigeants qui sont malades, on a aussi une société malade», déplore le chercheur.
ALI BENFLIS, UN CANDIDAT FÉDÉRATEUR ET PROCHE DU PEUPLE ?
Un duel entre Abdelaziz Bouteflika et Ali Benflis, s’il n’est pas assuré, reste le plus probable. Ancien chef du gouvernement algérien dans les années 2000 puis président du FLN, Ali Benflis, âgé de 69 ans, est connu des Algériens. Bien que ce soit un homme du sérail, proche d’Abdelaziz Bouteflika dans le passé, il est peut-être le seul candidat susceptible d’apporter de réels changements dans le pays : «J’ai espoir qu’Ali Benflis, qui apparaît comme le candidat le mieux préparé, avec le plus d’expérience, soit capable de rassembler au-delà des cercles traditionnels, que l’on appelle aussi la famille nationaliste», avance le chercheur. Pour cela, le candidat devra absolument engager un dialogue avec l’opposition et montrer qu’il est disposé à rassembler mais il devra surtout essayer d’écouter les Algériens.