Sâadane, l’Algérie et la folie des petitesses.

Redaction

Comme le veut le discours ambiant, le sport sert à promouvoir l’échange et le rapprochement entre les peuples, à travers les diverses compétitions mondiales. Cependant, on essaye tant bien que mal de ne pas trop s’attarder sur la machine à fric (et politique) que représente ce secteur, le foot en premier. Mais passons, cela est un autre sujet. Parlons plutôt de ce que peut apporter de plus le sport à un pays, mis à part l’argent, des poumons sains et de bons sentiments ?

En vérité, depuis le début, les compétitions sportives offrent l’occasion aux nations de communiquer sur les valeurs qui les animent. A travers le sport, elles démontrent au reste du monde de quoi elles sont capables et en quoi elles croient. C’est le cas de le dire, chaque pays exhibe ainsi ses muscles, son talent, son savoir faire pour impressionner l’autre.

A ce propos, l’Algérie, par la voix du sélectionneur de l’EN, Habah Saâdne, s’est avérée timorée dans cet exercice, du moins dans le domaine footballistique. Reposant sur ses lauriers, le patron des verts s’est contenté du modeste succès- eu égard aux moyens déployés,- réalisé par les fennecs en se qualifiant au mondial, pour ensuite reproduire cet argument fataliste, bien de chez nous : « el baraka fi el klil ».

Ce symptôme de la fausse modestie devant l’Eternel, cacherait-il un réel manque d’ambition ? Ou peut-être Sâadane,voulait dire, à sa manière, qu’il était temps pour lui de prendre sa retraite, puisqu’il ne souhaitait ou ne pouvait aller plus loin ? Pour autant, l’a-ton remplacé par un autre plus ambitieux, un battant qui en veut ? Non ! On ne change pas un ancien qui a trop servi par un nouveau, frais et assoiffé de challenge. C’est la tradition de la maison Algérie: point de relève, et davantage d’une nostalgie qui ne fait plus recette.

Ce qui est triste dans cette histoire, c’est que ce manque d’ambition est caractéristique de l’état d’esprit qui prévaut en l’Algérie depuis déjà pas mal de temps. Il n’y a qu’à voir, comment, depuis 1962, ce pays continue toujours de vivre sur le bénéfice de sa victoire sur le colonisateur et comment il peine à voir l’avenir autrement que sous le prisme de la rente. Il pompe le gaz et le pétrole, il les vend, il empoche l’argent et puis c’est tout. C’est on ne peut plus explicite : on est bien là face à un cas typique de la folie des petitesses et du syndrome de la vision à court terme, propres aux pays du tiers-monde.

Les potentialités existent pourtant en Algérie et ne demandent qu’à être valorisées et utilisées à bon escient. Mais, quand les postes clés restent occupés par des partisans du moindre effort doublés d’incompétents avérés, il ne faut pas s’attendre à des miracles.

Résultat : à trop regarder dans le rétroviseur on risque un jour ou l’autre de finir dans le mur.

B.S

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