Après les licenciements abusifs, les traitements discriminatoires et les pressions de tous types, voici venu maintenant le temps des agressions sexuelles pour s’installer comme «routine» dans les champs d’hydrocarbures attribués à des entreprises étrangères. Dans une lettre de dénonciation, des travailleurs algériens de l’entreprise italienne Saïpem, activant dans le champ gazier de Menzel Ledjmet, révèlent à l’opinion publique des faits graves et scandaleux : des travailleuses algériennes subissent, de la part des expatriés italiens exerçant pour le compte de la Saïpem, des harcèlements et des agressions sexuelles dans un climat d’impunité totale.
«Nous, travailleurs algériens à la Saïpem, entreprise italienne dont le chantier est installé dans le grand Sud, plus précisément à 300 Km de Hassi Messaoud, MLE (Menzel Ledjmet East Project), dénonçons les agissements plus que blâmables des managers italiens de l’entreprise», entament-ils leur missive. Et à eux de préciser: «Ces derniers ont recruté du personnel féminin algérien (…). Nous avons constaté amèrement que nos sœurs subissent un harcèlement sexuel flagrant de la part de ces mêmes responsables et faisaient même l’objet d’agressions sexuelles».
La lettre anonyme précise que les travailleurs algériens ont tenté d’aviser le premier responsable du Site, un Italien, pour mettre un terme à ces agissements scandaleux. Ce dernier, et après avoir promis de prendre les mesures nécessaires dans de pareils cas, a jugé bon de licencier une travailleuse qui avait subi «une agression sexuelle caractérisée» et de garder, dans son poste, le mis en cause, un autre Italien. Pis encore, suite à cette dénonciation, tout le personnel féminin a été déplacé vers les quartiers italiens pour mieux les cerner, poursuit cette même source.
Le premier responsable du site MLE a enfoncé le clou en brandissant une liste de travailleurs algériens devant être sanctionnés. Une mesure arbitraire qui vise, vraisemblablement, à faire taire les Algériens qui auraient manifesté un peu de résistance face à une situation de non-droit et de mépris total. Les signataires de cette lettre ont adressé un ultime appel aux autorités locales pour intervenir et mettre fin à ces actes afin de rétablir les travailleuses et travailleurs algériens dans leur droit.
Le mauvais scénario de la maltraitance subie par les Algériens dans leur pays continue et les entreprises étrangères activant dans le Sud semblent jouir d’un quitus pour faire ce que bon leur semble. Les pouvoirs publics iront-ils jusqu’à tolérer une sorte «d’esclavagisme sexuel» des Algériennes par des étrangers ?
À bon entendeur, salut !
Nina A.