Strategica banni par Ouyahia : une décision arbitraire ?

Redaction

Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a interdit, dans une Note adressée aux responsables d’entreprises et d’organismes publics, toute relation d’affaires avec le bureau d’études Strategica et son directeur El Hachemi Siagh. Une information qui a fait les choux gras d’un bon nombre de nos médias qui se sont contentés de relayer l’information sans en évoquer les incohérences manifestes.

Dans son instruction, le Premier ministre porte des accusations graves à l’encontre du Cabinet Strategica dont les pratiques, selon lui, peuvent s’assimiler à de l’espionnage économique. Rien n’est indiqué sur les éléments qui ont permis à M. Ouyahia d’établir ce diagnostic qui semble être émis sans enquête ou instruction judicaire. Le Premier ministre peut-il ainsi adresser des injonctions aux responsables des entreprises et organismes publics? Peut-il le faire en se basant sur des extrapolations ou des suppositions sans l’avis de la Justice?

La question mérite d’être posée.  «Strategica, à travers ses différentes activités, s’est constitué une importante banque de données tant sur le secteur financier national que sur des entreprises publiques stratégiques, données pour lesquelles il ne fait guère preuve de réserves dans ses relations avec les milieux économiques étrangers», écrit Ouyahia sans apporter aucune preuve de ce qu’il avance. Quelles données sensibles Strategica fournit-il aux étrangers? Si ces données sont si sensibles, comment un Cabinet privé étranger a-t-il pu y accéder en menant de simple accompagnement des opérations d’emprunt obligataire?

Le Premier ministre évoque également «un manque d’attention pour la sécurité économique du pays qui s’est développé ces dernières années, dans les relations d’affaires entre les entités étrangères ou leurs relais locaux et les entités économiques nationales». Ouyahia s’enferme-t-il dans un patriotisme économique de plus en plus extrémiste ou s’agit-il là d’une affaire algéro-algérienne visant à tracer un chemin à un nouveau bureau d’étude? Après Hamiani, El Hachemi Siagh, autrefois chouchou des autorités économiques algériennes, a entamé sa décente aux enfers. L’instruction d’Ouyahia mérite plus d’explication de sa part et aurait au moins nécessité une décision de Justice ou une enquête de Police tant les accusations formulées par le Premier ministre sont graves.

Nina A.

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