Dick Cheney, Donald Rumsfeld et quelques autres anciens plus hauts responsables des Etats-Unis vont-ils être un jour jetés en prison pour avoir autorisé, voire encouragé, la CIA et le Pentagone à torturer leurs prisonniers d’Al Qaida?
Il y a quelques jours encore, cela semblait inimaginable.
Depuis hier soir, ça ne l’est plus du tout.
En rendant public un rapport du Sénat sur ces pratiques, document jusque là tenu secret, le patron de la commission des Armées, Carl Levin, a déclaré ceci:
« La piste mène à des leaders civils de premier plan « .
Barack Obama, qui jusqu’à présent se disait hostile à toutes poursuites judiciaires, a fait, hier aussi, machine arrière en disant qu’en la matière la décision appartenait au procureur général.
Qui pourrait être visé?
– Les conseillers juridiques de la Maison Blanche qui ont signé les documents illégaux.
– Donald Rumsfeld, qui a toujours nié avoir eu connaissance de ces pratiques mais que le rapport du Sénat publié hier accable.
Le texte l’accuse en effet d’avoir personnellement autorisé l’utilisation de quinze techniques d’interrogatoire (dont le fameux waterboarding, la baignoire) à Abu Ghraib, en Afghanistan et à Gantanamo.
– George Tenet, l’ancien patron de la CIA. Selon un article du New York Times de ce matin, c’est lui qui a convaincu la Maison Blanche de l’utilité de la torture.
– Dick Cheney dont le conseiller juridique était le plus fervent partisan de la chose, l’a défendu à maintes reprises publiquement et dans l’administration.
– Et Bush? Pour l’instant son nom n’apparaît pas.
Pas encore.
Vincent Jauvert
Source: Nouvelobs