Tunisie: des militaires s’interposent entre manifestants et policiers

Redaction

C’est la deuxième fois depuis la fuite de Ben Ali que la police emploie des gaz lacrymogènes contre des manifestants.

Si les Tunisiens manifestent tous les jours depuis la formation du gouvernement de transition il y a semaine, ce matin, 500 d’entre eux se sont fait encercler par les forces de sécurité, dans l’enceinte des bâtiments gouvernementaux de la Kasbah, à Tunis.

Ils réclament la démission du Premier ministre Mohamed Gannouchi, de même que celle du ministre de l’Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères, des caciques du régime Ben Ali:

“Je suis venu avant-hier vers minuit. Et nous sommes ici pour faire en sorte que tous les gens de l’ancien régime partent et pour en être sûrs. Nous ne voulons pas qu’un seul d’entre eux nous représente, c’est une révolution populaire.”

Ces Tunisiens veulent faire table rase des 23 ans de règne de Ben Ali et de son parti, le RCD.

Certains craignent que les hauts fonctionnaires ne fassent disparaître les traces des méfaits et des crimes de l’ancien pouvoir.

Pour soutenir ce mouvement, les instituteurs se sont mis en grève illimitée.

Si le gouvernement de transition reste en place, la situation va-t-elle dégénérer ? Les autorités évoluent sur un fil. Pour l’heure les militaires ne sont pas intervenus, si ce n’est pour s’interposer,

comme ce matin, entre la police et les manifestants. Des hélicoptères se contentent de survoler Tunis.

Le gouvernement de transition a fait savoir qu’il avait fait placer deux proches collaborateurs de Ben Ali en résidence surveillée.

A l‘étranger, l’Union européenne a annoncé qu’elle envisage d’augmenter son aide économique à la Tunisie, lorsque la situation se sera stabilisée.

(euronews)