Tunisie: nouveaux troubles dans la région de Sidi Bouzid à la suite du suicide d’un jeune chômeur

Redaction

Théâtre de troubles sociaux ces derniers jours, la vile de Sidi Bouzid, dans le centre tunisien, a vécu mercredi soir de nouveaux développements avec le suicide d’un jeune chômeur qui s’est électrocuté du haut d’un pylône de haute tension, a-t-on appris de sources concordantes.
Joint par l’Associated Press, un dirigeant du Parti démocratique progressiste (PDP/opposition), Attia Athmouni, a expliqué que Houcine Néji, 24 ans, s’était donné la mort après avoir escaladé un pylône électrique. « Il a été électrocuté sur le coup au contact de câbles d’une puissance de 30.000 volts et est tombé inerte devant une foule ahurie », a relaté M. Athmouni, également porte-parole du comité de soutien aux populations de Sidi Bouzid.

Aussitôt après cet acte suicidaire, de « violents affrontements se sont produits entre les forces de l’ordre et la population, la plupart des jeunes. Aux bombes lacrymogènes de la police, les manifestants réagissaient par des jets de pierres », a précisé M. Athmouni.

Les troubles se sont étendus dans la nuit aux villes proches de Meknassy et de Menzel Bouzayane.

Selon le syndicaliste Mohamed Ben Fadhel, « les affrontements les plus violents » ont eu lieu à Menzel Bouzayane, « où des centaines de manifestants ont complètement brûlé le siège de la délégation (sous-préfecture) avant de se diriger vers le poste de la garde nationale qu’ils ont assiégé ».

Les troubles avaient débuté vendredi dernier lorsqu’un autre jeune a tenté de se suicider en s’immolant par le feu après s’être aspergé d’essence devant la préfecture.

Vendeur ambulant de fruits et légumes et seul soutien de famille, Mohamed Bouazizi, un diplômé de l’université âgé de 26 ans, a voulu mettre fin à ses jours après la saisie de sa marchandise par des agents municipaux.

Cette tentative de suicide avait donné lieu à des affrontements entre la police et la population de Sidi Bouzid, une région agricole où le taux de chômage est élevé, notamment parmi les diplômés de l’enseignement supérieur, selon des sources de l’opposition.

AP

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