Le groupe sunnite Jundallah a revendiqué vendredi le double attentat contre une mosquée chiite qui a fait au moins 27 morts la veille au soir à Zahedan, dans le sud-est de l’Iran, affirmant avoir agi en représailles à l’exécution de son chef le mois dernier.
Abdulmalik Rigi a été condamné à mort et pendu en juin à Zahedan, un mois après son frère Abdulhamid Rigi. Le groupe s’est choisi pour nouveau chef al-Hajj Mohammed Dhahir Baluch. Jundallah, basé dans la province du Sistan-Balouchistan, à la frontière avec le Pakistan, dit agir pour défendre la minorité balouche principalement sunnite dans ce pays à majorité chiite. Il est l’auteur de nombreux actes de violences ces dernières années, et notamment d’un attentat-suicide contre les tout-puissants Gardes de la Révolution qui a fait une quarantaine de morts en octobre. Le groupe s’en prend régulièrement à ces Pasdarans
Jeudi soir, un kamikaze déguisé en femme a fait exploser la première bombe devant la mosquée de Zahedan alors que les fidèles assistaient à des cérémonies du calendrier chiite, a déclaré un député local, Hossein Ali Shahriari, à l’agence de presse ISNA. La seconde explosion s’est produite alors que la foule accourait. Les djihadistes sunnites d’Irak utilisent fréquemment cette méthode en deux étapes pour faire autant de victimes que possible.
Plusieurs Pasdarans qui se trouvaient dans la mosquée ont été tués, selon le vice-ministre de l’Intérieur, Ali Abdollahi, cité par l’agence de presse Fars.
Le ministre de la Santé, Marzieh Vahid Dastagerdi, a fait état de 27 morts, soulignant que le bilan pourrait s’alourdir, étant donné que 270 personnes ont été blessées, dont onze grièvement. Jundallah a de son côté revendiqué plus de 100 morts dans un communiqué publié sur son site Web.
Des responsables iraniens ont de nouveau accusé les Etats-Unis et la Grande-Bretagne vendredi de soutenir Jundallah pour affaiblir le régime islamique, ce que Washington et Londres démentent.
La secrétaire d’Etat (Affaires étrangères) américain Hillary Rodham Clinton a condamné le double attentat « dans les termes les plus forts ». Le président américain Barack Obama a également condamné les attaques dans un communiqué, dénonçant un acte « intolérable » devant la mort de civils innocents sur leur lieu de culte.
AP