Vers une guerre en Corée du Nord?

Redaction

Une guerre?
Ce n’est pas exclu.

Voici pourquoi.
Hier, le gouvernement nord-coréen a mis son armée (plus d’un million d’hommes) en état d’alerte.

Plus grave encore, il a décidé de couper le dernier canal de communication (un « téléphone rouge ») entre Pyongyang et Séoul.
C’est sa réponse, dit-il, aux vastes manœuvres militaires américano-sud-coréennes qui ont débuté hier et qui vont durer douze jours.

Ces manœuvres seraient, en fait, selon Pyongyang, les préparatifs d’une invasion de la Corée du Nord, dont le prétexte serait le test prochain d’un missile de longue portée, test illégal (selon la communauté internationale) que Kim Jong-il se refuse obstinément d’annuler.

Washington et Tokyo ont d’ores et déjà menacé de détruire ce « satellite » en vol, ce qui sera considéré par Pyongyang comme un « acte de guerre » a déclaré hier le porte-parole du gouvernement nord-coréen.

Les spécialistes pensent en général que toutes ces gesticulations de Kim Jong-il ne sont pas très sérieuses, qu’en réalité il ne cherche qu’à attirer l’attention d’un nouveau président américain obnubilé par la crise économique et le Moyen Orient; que le dictateur nord coréen fait beaucoup de bruit pour s’assurer une aide matérielle occidentale; qu’il serait prêt à troquer son missile longue portée et ses quelques bombes atomiques contre la certitude que son régime ne sera pas renversé; que, bref, il ne veut certainement pas la guerre, seulement une assurance vie.

Tout cela est sans doute vrai.

Mais, entre temps, la tension est telle qu’une étincelle pourrait déclencher un gigantesque incendie.

Un spécialiste japonais disait l’autre jour dans le « Washington Post »:

« En cas de destruction du missile, Kim Jong Il perdra certainement la face. Nous craignions une réaction immédiate de sa part et un tir de missile sur la Corée du Sud. »

Ce qui provoquerait une réaction en chaîne et une déflagration régionale aux conséquences incalculables.

Comment en sortir?

Barack Obama vient de nommer un nouvel envoyé spécial pour la région, Stephen Bosworth. Ce dernier connaît bien la question puisqu’il a été ambassadeur à Séoul.

Mais l’administration américaine n’a pas encore arrêté sa stratégie.

Va-t-elle engager des négociations directes comme le souhaite la Corée du Nord ou va-t-elle continuer les discussions à six?

Entre temps, un seul pays peut calmer l’Ubu de Pyongyang.

La Chine.

Bonne nouvelle: on vient justement d’apprendre que Kim Jong-il va être reçu très prochainement à Pékin par le président Hu Jintao.

Viencent Jauvert
Source: Nouvelobs

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