Vers une intervention militaire française en Libye

Redaction

Si le Conseil de sécurité des Nations-Unies approuve, dans les heures qui viennent, une résolution ferme sur la Libye, le droit international permettra de déclencher des opérations militaires. Leur nature exacte reste à définir, même si l’on sait qu’elles seront aériennes. La France sera au premier rang.

L’affaire pourrait ne pas traîner et un raid aérien peut être déclenché très vite, pour montrer à Kadhafi la détermination de la communauté internationale alors que ses troupes se rapprochent de Benghazi, la capitale des insurgés.

La France jouerait un rôle leader en cas d’intervention militaires, aux côtés des Britanniques. Ces deux pays risquent de se retrouver bien seuls. Il y aura moins de volontaires pour aller à la guerre que pour voter – ou laisser voter – une résolution.
Les Américains accepteront de fournir un soutien, mais sans doute pas de s’engager directement. L’Otan devrait rester – officiellement – hors jeu, à la demande de la France. Les pays arabes ne se bousculent pas au portillon, le plus puissant d’entre eux, l’Egypte, faisant valoir que ses ressortissants en Libye risqueraient de pâtir d’une intervention. En Europe, l’Allemagne et l’Italie sont contre une action de vive force, et en tout cas n’y participeront pas. Peut-être que l’Espagne fournira quelques moyens. Bref, on risque de se retrouver bien seuls et en première ligne.

Militairement, que peut-il se passer ? Une zone d’exclusion aérienne est longue et lourde à mettre en place. Or, le temps presse. Le plus probable est donc un raid de frappes contre des cibles stratégiques (bases aériennes, radars, postes de commandement), et éventuellement sur les forces « loyalistes » – en détruisant par exemple une batterie d’artillerie ou en « tapant » leur logistique. Tout cela peut se faire en quelques heures, en partant d’Istres ou de Solenzara, sans problème.

Et après ? On entre clairement dans une logique de guerre. Et la différence entre la guerre et les exercices, c’est qu’à la guerre l’ennemi réplique à sa manière. Mieux vaut s’attendre à quelques surprises. Quant à penser que quelques frappes aériennes suffiront à débander l’armée libyenne ou à contraindre Kadhafi à la reddition, c’est sans doute faire preuve d’un optimisme déraisonnable.

(marianne2.fr)

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