Vingt-trois ex-agents de la CIA condamnés pour le rapt d'un imam en 2003

Redaction

La justice italienne a condamné 23 anciens agents des services de renseignement américains et deux Italiens pour l’enlèvement de l’imam égyptien Abou Omar à Milan en 2003.

La justice italienne a tranché : le tribunal de Milan a condamné deux Italiens et 23 ex-agents de la CIA, les services de renseignement américains, dans l’affaire de l’enlèvement de l’imam égyptien Abou Omar, le 17 février 2003, à Milan. Le juge a toutefois abandonné les poursuites contre deux ex-chefs de la CIA et du Sismi, le renseignement militaire italien.

Parmi les personnes condamnées, l’ancien responsable de la CIA à Milan, Robert Seldon Lady, a écopé de huit ans de prison, la peine prononcée la plus lourde. Les autres agents américains, condamnés comme Robert Seldon Lady par contumace, devront purger cinq ans de prison. Le procureur avait requis 11 ans de prison contre les agents et 12 pour Robert Seldon Lady. Mais il y a peu de chances que les Etats-Unis acceptent d’extrader ses ressortissants…

Le tribunal a en revanche abandonné les poursuites contre l’ex-chef de la CIA dans la capitale italienne, Jeff Castelli, et du Sismi, Nicolo Pollari. Le procureur avait pourtant demandé des peines de prison à leur encontre. Le juge a abandonné les poursuites en raison de ‘’l’immunité diplomatique’’ du premier. Pour le second, il a estimé que le tribunal n’avait pas assez d’éléments ‘’en raison du secret d’État’’.

Un procès maintes fois repoussé

Le département d’Etat américain s’est immédiatement exprimé : « Nous sommes déçus par les verdicts », a déclaré son porte-parole, Ian Kelly. Ce dernier a toutefois refusé de faire tout autre commentaire, attendant le jugement écrit pour se prononcer.

Pour Joséphine McKenna, correspondante de FRANCE 24 à Rome, cependant, le verdict ne devrait pas trop affecter les relations italo-américaines à long terme. ‘’Grâce au recours au secret-défense, les autorités italiennes ont pu encadrer de façon stricte les témoignages présentés devant le tribunal’’, explique-t-elle.

Ce procès n’en est pas moins le premier en Europe sur les transfèrements secrets de personnes suspectées de terrorisme par la CIA. Ouvert en juin 2007, il avait été maintes fois repoussé.

L’imam égyptien Abou Omar avait été enlevé à Milan, où il bénéficiait de l’asile politique, le 17 février 2003, avant d’être transféré de force dans le nord de l’Italie puis en Egypte via l’Allemagne. Il affirme avoir été victime de tortures au cours de sa détention dans une prison de haute sécurité de son pays d’origine. Son rapt serait une opération coordonnée par la CIA et le Sismi.

Avec Agences

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