Le romancier Yasmina Khadra, et actuel directeur du Centre Culturel Algérien de Paris (CCA), a accepté de parrainer le festival Polar en Lumières à vitrollais, en France. C’était l’occasion pour lui de donner une interview au journal La Provence. Il livre ses impression sur les révoltes en Tunisie et en Égypte, révoltes qu’il qualifie de « soulèvements » en recusant le qualificatif de « révolutions » , car dépourvues « d’une gestation intellectuelle, d’une doctrine, d’une idéologie ». Pour Khadra, en l’absence « de meneur, de figure emblématique », ces soulèvements peuvent être récupérés et « manipulés » par les État-Unis.
Par ailleurs, il ne croit pas a priori à un soulèvement en Algérie, parce que « le contexte n’est pas vraiment le même en Algérie. Ce pays a pourtant besoin d’un changement radical », a t-il déclaré. Selon lui, « l’Algérie doit accéder à la maturité et à la dignité par un vrai débat, sans violence. »
Sur la question concernant les déclarations de l’écrivain algérien Rachid Boudejdra qui classe ses romans dans la catégorie de « la littérature de loisir », vraisemblablement pour ne pas dire prosaïquement « des romans de gare », Yasmina Khadra, refusant jusqu’à maintenant de répondre à cette polémque, estime aujourd’hui que Boudjedra lui en veut à cause de son succès : « Personnellement, je ne me suis jamais permis de médire d’un auteur ou d’un artiste. C’est de la jalousie pure et simple, voilà tout… » a fini par lâcher Yasmina Khadra.
RAF