Intervenant, mercredi 4 avril, sur les ondes de la Radio nationale chaine III dans l’émission « invitée de la rédaction », la sénatrice et la moudjahida Zohra Drif Bitat n’est pas allée avec le dos de la cuillère pour répondre aux fauteurs de trouble du colloque organisé les 30 et 31 mars et 1 avril à Marseille, notamment BHL.
En effet, la vice présidente du Sénat a dénoncé énergiquement la campagne visant à « délégitimer» la guerre de libération algérienne lors du colloque de Marseille qui a été tenue à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’Independence de l’Algérie. «Le glissement qui a eu lieu lors du colloque organisé à Marseille, a mis sur le même pied d’égalité l’occupant et l’occupé, l’oppresseur et l’opprimé».
La rencontre de Marseille qui était censée réunir des historiens et des chercheurs pour apporter des éclairages sur cette période de l’Algérie et de la France, a été déviée de son contexte et de son objet. Ce colloque a été donc émaillé par « un courant qui essayait d’inverser les choses et où la victime doit demander pardon à son bourreau, et tenter ainsi de justifier des positions et des politiques en relations avec des intérêts et enjeux réels qui agitent aujourd’hui le monde», a-t-elle souligné. Et d’ajouter, ces derniers ne cherchaient rien d’autre qu’ « à enlever à notre guerre de libération son caractère juste et légitime. L’histoire, que personne ne peut effacer ou occulter, retiendra que la France a commis des crimes contre l’humanité en Algérie depuis 1830».
Chiffres à l’appui, Mme Zohra Drif Bitat, a rappelé que quand le colonisateur français est arrivé en Algérie, la population algérienne était de l’ordre de 10 millions d’habitants. Et en 1872, la population est passée à 2,5 millions d’habitants. Ce n’est qu’en 1954 que l’Algérie coloniale a atteint les 9 millions d’habitants. Ces statistiques démontrent, on ne peut mieux, insiste-t-elle, que la France coloniale a commis un «génocide caractérisé en Algérie et appliquait un système raciste et de déculturation sur le peuple algérien, dépossédé de ses biens et dépourvu de ses droit». Et de finir : «Des génocides et des crimes contre l’humanité ont été commis par la France en Algérie. La France doit reconnaître tout ceci ».
RAF