Décidément, Abdelmalek Sellal n’aura pas été avare en informations, livrées directement et toutes chaudes à la presse, à l’occasion de l’ouverture de la session de printemps du parlement algérien. La plus importante d’entre elles n’a pas encore fait réagir les médias nationaux, ni les milieux spécialisés, qui se concentrent encore sur l’annonce d’un grand emprunt national. Elle va pourtant faire couler beaucoup d’encre et donner lieu à de nombreuses supputations au cours des prochaines semaines.
Sellal vient en effet d’annoncer tout simplement une «nouvelle politique économique» pour avril prochain. Pourquoi une nouvelle politique économique a peine trois mois après l’adoption de la loi de finance 2016 ? Certains ne vont pas manquer de s’inquiéter, voire de frémir, d’autant plus que le premier ministre n’a pas craint de préciser devant la presse que le prix du baril est actuellement compris entre «30 et 35 dollars, soit un niveau inférieur à celui retenu par la loi de finance».
La NEP de Sellal : Une feuille de route économique pour 2016 –2019
Est-ce qu’on s’oriente vers un nouveau tour de vis budgétaire avec à la clé des réductions de dépenses et de nouvelles augmentations de tarifs contenues dans une loi de finance complémentaire ? Pas sûr et même probablement pas. Abdelmalek Sellal a donné une autre indication en affirmant hier qu’«il faut faire des réformes». Manifestement, il ne parle pas simplement des prochains mois ou de l’année en cours, «mais d’un projet qui couvre la période 2016-2019». Pour éclairer son propos, il faut sans doute se rappeler que le premier ministre s’est entouré voici quelques mois d’une «task force» composée de quelques uns des économistes les plus brillants et les plus en vue de notre pays. On commençait à se demander ce qu’ils faisaient et à quoi ils servaient. On a sans doute désormais un début de réponse. Bien avant d’être désigné au sein de l’équipe de choc des conseillers du premier ministre, Abdelhak Lamiri parlait déjà d’une «fenêtre d’opportunité de 3 ans à ne pas manquer». On devrait donc avoir en avril prochain une feuille de route économique pour notre pays au cours des prochaines années et certainement quelques annonces majeures qui iront bien au delà d’un grand emprunt national.
Avec quel gouvernement ?
Il y a un dernier aspect dans les annonces de Sellal qui mérite certainement d’être souligné. Ce ne sont clairement pas les propos d’un premier ministre sur le départ. Ouf! L’hypothèse Ouyahia et son projet de mise en hibernation de l’économie algérienne semble s’éloigner. Reste une interrogation, comment mettre en musique le projet élaboré par l’équipe réunie autour de Sellal et les «sensibilités» représentées au sein du gouvernement ? Des changements de portefeuilles en perspective ?