Le procureur de la République près du pole pénal spécialisé du tribunal d’Oran a convoqué, pour le mercredi 11 janvier en cours, plusieurs cadres d’une banque publique, en l’occurrence la Banque extérieure d’Algérie (BEA) et des employés de l’entreprise Sorfert Algérie au sujet d’une enquête relative à un transfert illicite de devises touchant cette dernière. Le spectre de Chakib Khelil plane,une nouvelle fois, sur cette affaire.
Spécialisée dans la production d’ammoniac et d’urée, et basée à Arzew (Oran), Sorfert Algérie, est une joint-venture entre Orascom Construction and Industries (OCI), avec 51% des parts, et la compagnie pétrolière nationale Sonatrach qui en détient 49% des actions. Selon le quotidien El Khabar, cette entreprise a fait l’objet, en 2015, d’une tentative de transfert de pas moins de 16 millions de dollars à l’étranger, via la BEA, une somme représentant officiellement les salaires des employés étrangers de l’entreprises, alors qu’aucun texte ni autorisation n’avait fait mention auparavant du recrutement d’employés à l’étranger.
L’affaire aurait pu être «banale» si le nom de Chakib Khellil n’avait pas été lié à cette société lors de sa création en 2006. Présenté comme un projet majeur, ce complexe de fertilisants d’Arzew a été à l’origine d’une polémique dès son lancement. En effet, moult observateurs y avaient décelé des «avantages» dont avait bénéficié Orascom. Ce dernier n’a même pas été obligé de mobiliser ses parts des fonds nécessaires à l’investissement (près de 1,6 milliards de dollar) puisque un consortium de banques publiques s’est chargé de le financer à hauteur de 70%.
Par la suite, les «affaires» touchant cette société se sont multipliées. Il y a eu les employés licenciés sous prétexte qu’ils ont divulgué des secrets – certains d’entre eux figurent d’ailleurs parmi les témoins qui seront entendus ce mercredi -; un directeur financier de la même entreprise, de nationalité égyptienne, condamné par la justice à cinq ans de prison pour fausse déclaration à la Douane; un adjoint du directeur général, suspendu en avril 2016, qui devait être indemnisé à hauteur de 3,2 milliards de centimes d’après une décision de justice; et bien d’autres. Affaire à suivre…
Elyas Nour