Au début de l’après-midi de jeudi 25 juin 1998, un des symboles du combat pour la reconnaissance de l’identité amazighe, Lounès Matoub, est assassiné par des hommes armés. Il était en compagnie de sa femme et de ses deux belles-sœurs. 19 ans après le drame, le flou persiste encore sur les véritables assassins du chanteur.
Deux jeunes hommes ont été condamnés à deux ans de prison pour l’assassinat de Lounès Matou. Mais personne ne semble être convaincu. En revanche, l’un des combats de Lounès Matoub, à savoir la reconnaissance de l’identité amazighe est sur le point d’aboutir, malgré les obstacles. Des obstacles qui vont même a contrario de la lois fondamentale qui reconnait une langue et une identité amazighes longtemps marginalisées.
En 19 ans, la cause amazighe a enregistré des avancées considérables. Mais le combat contre les mentalités semble être le plus difficile à gagner. La preuve est donnée par cette députée du FLN qui a protesté contre l’intervention d’un de ses collègues du RCD en kabyle. La position illégale de la députée du FLN vient confirmer que la reconnaissance de la langue et culture amazighes ont encore du chemin à faire.
Cette députée FLN n’est pas la seule à protester contre une intervention publique en tamazight. Une autre parlementaire avait voulu interrompre, l’an dernier, le député Khaled Tazaghart qui s’exprimait dans la langue de Matoub. Avant elle, c’était une journaliste d’un quotidien francophone qui avait «exigé» de l’ancien premier ministre, Ahmed Ouyahia, de traduire une déclaration faite en tamazight.
Autant dire que si le combat de Matoub n’était pas inutile, la reconnaissance de la langue et identité amazighes n’est pas encore acquise. Le combat est toujours long et compliqué. Matoub n’a certainement pas encore trouvé le repos éternel.
Rania Aghiles